L’actualité politique en Côte d’Ivoire a gagné en accalmie ces derniers jours sauf que « Tonton Adjoumani », en répondant à « Maman Gbagbo », essaie de siffler la fin de la récréation. Depuis sa sortie de la prison où elle n’avait de toute façon rien à faire, Simone Gbagbo s’impose une conduite très plaisante pour la politicienne de haut niveau qu’elle est dans un pays comme la Côte d’Ivoire. Cela n’empêche, certains lui cherchent des noix, en l’occurrence le ministre Kobenan Kouassi ADJOUMANI. Comprendre les faits, par Patrice Dama !
Quand Kobenan Kouassi ADJOUMANI fait son utile au RHDP
Alors, Simone Gbagbo avait été enfermée plus de 7 ans dans les prisons ivoiriennes, pourquoi déjà ? Ah oui, elle aurait essayé de faire un Coup d’État contre le chef de l’Etat Alassane Ouattara qui n’en était pas un au moment des faits. En tout cas l’ancien Président de la Cour suprême qui a confirmé sa victoire, M. Yao N’dré ne le reconnaissait pas comme tel au moment des faits qui incriminent Simone Gbagbo.
Il n’empêche que « Maman Gbagbo » a été placée en zonzon jusqu’au bon vouloir du Président Alassane Ouattara qui a décidé de la libérer le 6 aout 2018. Il l’a fait, dit-on, pour apaiser les tensions politiques.
En réalité, il a libéré Simone Gbagbo parce que le PDCI et Soro Guillaume qui l’ont lâché allaient se servir de son cas comme moyen de pression, comme principal argument pour le dépeindre comme un dictateur. Ouattara a donc d’une certaine façon acheté la paix en arrêtant cette injustice et sauvé son régime par la même occasion, un sérieux une pierre deux coups.
Simone Gbagbo reste calme, ses adversaires perturbés
La bonne affaire dans la décision du Président Ouattara a été que depuis sa sortie de prison, Simone Gbagbo qui était présentée comme la patronne de l’aile dure du Front Populaire Ivoirien (FPI) fait preuve d’un calme qui perturberait presque ses adversaires. Aucun mot ne dépasse dans ses discours puisqu’elle s’est fixé pour objectif de rassembler les Ivoiriens, tous les Ivoiriens.
Elle a salué l’ordonnance d’Amnistie actionnée par le Président pour la libérer et cela a été apprécié, y compris par beaucoup d’« Adorateurs ».
Et Simone Gbagbo continue de jouer à merveille cette carte avec sagesse et constance. Lors de son déplacement dans le Gontougo pour fêter le retour d’exil d’un fils de la région, elle a demandé au pouvoir de libérer les militaires encore en prison, y compris les plus célèbres, le Général Dogbo Blé et le commandant Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka.
Cette demande de Madame Simone Ehivet Gbagbo, couplée à celle de la réforme de la CEI – pour éviter une nouvelle crise à la Côte d’Ivoire, a suffi a donner des boutons à M. Kobenan Kouassi ADJOUMANI. Ce dernier qui livre son parti le PDCI au RHDP, disent ses détracteurs, pour continuer de manger, s’est dit qu’il frapperait un coup médiatique en répondant à l’épouse de Laurent Gbagbo.
Il a donc fait publier une tribune sur son compte Facebook de 25 phrases, 803 mots et de 4784 caractères pour ne rien dire de bon.
Pourquoi M. Adjoumani devrait calmer ses nerfs ?
Le ministre Kobenan Kouassi ADJOUMANI aurait mieux fait de garder son silence parce que la demande de Simone Gbagbo est légitime, mieux, elle est juridique. Les militaires emprisonnés obéissent aux ordres d’hommes et de femmes politiques. Même s’ils ont juré fidélité à la nation, ils n’expriment leur promesse solennelle qu’en exécutant les décisions des politiques.
Au nom de quoi devrait-on libérer les donneurs d’ordres pour condamner les exécutants ? C’est d’ailleurs en cela que la décision du Président Ouattara de libérer tout le monde sauf les militaires est une impiété pour l’esprit de l’ordonnance d’Amnistie qui a été brandi pour libérer Simone Gbagbo.
Pourquoi Simone Gbagbo, qu’on accusait d’avoir manipulé ces soldats, aurait-elle pu ne pas demander leur libération quand elle qui est censée avoir donné des ordres jouit désormais d’une totale liberté ?
La sortie du ministre Kobenan Kouassi ADJOUMANI le décrédibilise dans la mesure où elle confirme les allégations selon lesquelles il n’a été recruté par le RHDP que pour dire ce que n’osent désormais plus prononcer les vrais patrons de ce parti. Il fait le sale boulot, même celui que personne ne lui a demandé.
Anselme Séka Yapo et Général Dogbo Blé doivent être libres
Sinon Anselme Séka Yapo, le Général Dogbo Blé et bien autres soldats encore enfermés dans nos geôles doivent être libérés, autrement, les politiques qui sont à la base de la crise doivent tous y être eux aussi.
Et si le Président Ouattara est à ce point allergique aux coupables de crimes de sang, alors pourquoi n’a-t-il toujours pas encore fait condamner ceux de son camp qui ont été épinglés pour les mêmes rapports des droits de l’Homme comme étant des responsables des massacres dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.
Que croit au juste M. Kobenan Kouassi ADJOUMANI ? Que les milliers d’Ivoiriens massacrés dans la région de Duékoué étaient des sous-hommes ? On voit pourtant le Président Ouattara s’accoler à beaucoup d’anciens chefs de guerre reconnus par les différentes ONG des droits de l’ homme comme étant de redoutables criminels.
Combien de fois M. Adjoumani a-t-il interpellé ses amis d’aujourd’hui au pouvoir pour leur demander de faire justice à ce peuple du Guémon massacré en fin de compte pour rien ?
D’ailleurs, pourquoi ce ne sont pas les vrais cadres du RHDP, non pas des faire-valoir, qui répliquent à Simone Gbagbo ?
Quelqu’un a dit « Quand on t’envoie il faut savoir t’envoyer.»