Malgré son installation à la tête de la commune du Plateau, Ehouo Jacques n’est pas encore tiré d’affaires. Un collectif d’habitants de la commune administrative demande la suspension du Maire du Plateau pour donner une suite définitive aux poursuites judiciaires dirigées contre lui.
Ehouo Jacques, des habitants du plateau demandent sa suspension
Elu le 13 octobre 2018, à l’issue des élections municipales qui l’opposaient au candidat RHDP, Fabrice Sawegnon, Ehouo Jacques a dû attendre le 23 mars 2019 pour être installé en tant que Maire du Plateau. Et pour cause, des poursuites judiciaires sont engagées contre le Député-Maire pour détournements de deniers publics portant sur environ 6 milliards de FCFA. Jacques Gabriel Ehouo est donc conscient que c’est sur un siège éjectable qu’il s’est assis.
Moins d’un mois après son installation, des habitants de la commune du Plateau sont revenus à la charge pour demander la suspension du Maire Ehouo pour, soutiennent-ils, qu’il aille « se blanchir devant les juridictions ».
Ce mardi 16 avril, Claver Taki, leader de jeunesse et plaignant dans l’affaire Bendjo (2016), Abel Tia Guéi et Odette Troh, président du comité de base PDCI camp Gallieni, tous habitants de la commune administrative du Plateau, se sont retrouvés à la maison de la presse pour évoquer la situation juridico-judiciaire du premier magistrat de leur commune.
Pour eux, il est inconcevable d’installer à la tête de leur commune une personne qui a passé plus de 14 années (2004-2018) à piller les ressources fiscales de la commune en complicité avec son oncle Noël Akossi Bendjo, l’ancien maire révoqué.
« Comment comprendre que le gouvernement de notre pays qui se dit engagé dans la politique de bonne gouvernance et de moralisation de la vie publique puisse se payer le luxe d’installer à la tête de notre commune phare de notre capitale économique un individu épinglé par de multiples enquêtes, un délinquant à col-blanc, à la moralité douteuse, à la réputation souillée et au récent passé tortueux. Il n’existe aucune démocratie en dehors de la loi, la morale et la conscience nationale », ont-ils déclaré avant d’ajouter :
« Nous ne comprenons pas que l’on veuille opposer aux mesures administratives conservatoires qui doivent être prise par le ministre de l’intérieur à l’action judiciaire au pénal dont l’inculpé Jacques devrait faire face, après la levée de son immunité parlementaire et des tentatives de marchandages politiques. »
L’affaire Ehouo Jacques est donc loin d’être terminée, et son poste de Maire qu’il occupe au Plateau pourrait lui échapper avec la pression politico-judiciaire qu’il subit depuis son élection.