Le développement de l’actualité sociopolitique présageait de l’imminence de la démission de Jeannot Ahoussou-Kouadio de la présidence du Sénat. L’ouverture de la session parlementaire de l’Institution sénatoriale, tenue ce jeudi 11 avril, s’est déroulée sans aucun couac.
Jeannot Ahoussou-Kouadio, un président du Sénat en sursis ?
Adama Bictogo, PCO du Congrès constitutif du RHDP, avait clairement menacé de destitution tous les présidents d’Institutions qui n’adhéraient pas au Parti unifié. Guillaume Soro en a effectivement fait les frais en rendant sa démission de la Présidence de l’Assemblée nationale, le 8 février 2019. Aussi, Jeannot Ahoussou-Kouadio, qui avait indiqué qu’il ne se rendrait pas au congrès du RHDP unifié, du 26 janvier dernier, était également sur la sellette.
Aussi, ce cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), proche d’Henri Konan Bédié, connaissait le sort qui l’attendait. Il avait d’ailleurs commencé à poser ses conditions au Président Ouattara pour un départ de la tête de la chambre haute du Parlement.
Alors que tous s’attendaient à ce que le scénario de l’Assemblée nationale se répète au Sénat, que vlan. La session parlementaire ordinaire 2019 du Sénat s’est ouverte ce jeudi à la Fondation Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, en présence du Chef de l’État Alassane Ouattara. La cérémonie s’est déroulée dans une ambiance conviviale, avec tous les 99 Sénateurs au grand complet.
Le Président du Sénat, qui sentait donc son pouvoir se consolider, pouvait alors lancer cet appel au rassemblement : « L’heure du rassemblement autour de notre pays a sonné. C’est ensemble, unis et réconciliés que nous ferons de notre pays, la terre de l’espérance, de la paix et de la concorde promise à l’humanité. C’est pourquoi, en ce qui nous concerne aujourd’hui, entre la méfiance, la défiance et la confiance vis-à-vis de l’autre en politique, nous avons choisi la confiance, source du grand pardon qui engendre la cohésion, l’unité et la consolidation de la paix. »
Ouf, pourrait-on dire, car Jeannot Ahoussou-Kouadio a échappé à une destitution de la présidence du Sénat. À moins que ce ne soit le calme avant la tempête.