L’escalade verbale se poursuit entre Guillaume Soro et ses anciens alliés du RHDP. À la sortie de Nassénéba Touré, Maire d’Odienné, qui indiquait que Soro ne saurait être un poids politique capable de les effrayer, l’ancien PAN répond par des actions concrètes sur le terrain.
Guillaume Soro, une stratégie politique qui dérange
8 février 2019, Guillaume Soro libérait le « tabouret » de l’Assemblée nationale à cause de son refus d’adhérer au RHDP unifié. Et depuis, l’ancien Président du Parlement ivoirien s’est lancé dans une attaque frontale contre le pouvoir d’Alassane Ouattara. Dénonçant au passage les tares et les travers de ce régime, qu’il a pourtant contribué à porter au pouvoir. Leurs relations se sont désormais effritées, et pro-Ouattara et pro-Soro ne manquent aucune occasion pour se lancer des piques de part et d’autre.
Nassénéba Touré, Maire d’Odienné (nord), a pour sa part tenu à lever toute équivoque quant au poids politique que constitue réellement Soro Guillaume dans le nord. La Coordinatrice du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) du département d’Odienné s’est en effet voulue formelle : « En ce qui concerne le RHDP, il (NDLR, Guillaume Soro) n’est pas un poids effrayant. » Puis, elle ajoute : « Quiconque se mettra à notre travers sera battu à plate couture. De toutes les façons, on reconnaîtra le vrai maçon au pied du mûr. »
Qu’à cela ne tienne. Mais depuis deux semaines, le Député de Ferkessédougou s’est retranché dans le nord, parcourant hameaux et villages, à la rencontre des populations du pays profond. L’ancien Président de l’Assemblée nationale ne manque d’ailleurs pas de souligner la souffrance de ces villageois qui vivent sans dispensaires, sans écoles, encore moins des centres de santé.
Au-delà de les plaindre, l’ancien leader des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) procède à tour de bras à des poses de premières pierres de ces infrastructures socio-économiques de base. De quoi à donner de l’espoir à ces populations, qui sauront certainement le rendre à leur bienfaiteur le moment venu. Pourquoi pas lors de l’élection présidentielle de 2020 ?
Le président du Comité politique (CP) est conscient de la portée de son acte, et il ne manque point d’occasion pour mieux se positionner dans le septentrion ivoirien, jusque-là acquis à la cause du RDR, voire du RHDP unifié. Quand bien même ses adversaires tentent de le minimiser.