Le président par intérim, Abdelkader Bensalah, a, dans un discours retransmis à la télévision nationale, ce mardi soir, annoncé que des élections se tiendraient dans 90 jours, et qu’une commission chargée de leur organisation sera mise en place.
Abdelkader Bensalah promet une élection présidentielle «transparente»
Quelques heures après sa nommination en tant que président par intérim de l’Algérie, Abdelkader Bensalah s’est engagé à organiser dans les 90 prochains jours, un scrutin présidentiel transparent et régulier, comme le prévoit la Constitution. « Moi, président du Conseil de la nation, je prends les fonctions de chef de l’État durant une période de 90 jours au maximum. Durant cette période, je m’engage devant vous aujourd’hui à organiser une élection présidentielle», a-t-il soutenu, tout en appelant l’ensemble des Algériens à l’union pour l’accomplissement de cette tâche.
« Nous sommes tenus de concourir, citoyens, classe politique et Institutions de l’Etat, afin de réunir les conditions, toutes les conditions, d’un scrutin présidentiel transparent et régulier, dont nous serons tous les garants. Un scrutin qui permettra à notre peuple d’exercer son choix libre et souverain », a-t-il déclaré.
Abdelkader Bensalah, président du Parlement algérien, est désormais le chef de l’État par intérim. Ses pouvoirs sont cependant très limités. L’une des principales missions du successeur d’Abdélaziz Boutéflika, c’est d’organiser l’élection présidentielle dans un délai maximun de 90 jours. Bien entendu, il n’a pas le droit d’être candidat à ce scrutin.
Pendant ces 90 jours, le gouvernement et le Parlement algériens restent en place. Le président par intérim n’a ni le droit de procéder à un remaniement ni celui de dissoudre l’Assemblée nationale. Il aura d’ailleurs besoin de l’accord des élus, députés et sénateurs réunis au sein du Parlement, s’il souhaite décréter l’état d’urgence par exemple. Enfin, pas question pour Abdelkader Bensalah de toucher à la Constitution. Aucune réforme ne peut être opérée durant cette période de trois mois. Il ne peut pas non plus accorder de grâce ou convoquer un référendum.
Abdelkader Bensalah toujours contesté par la rue
L’accession de Bensalah à la tête du pays ne semble pas avoir refroidi les ardeurs des manifestants algériens. L’homme de 78 ans, à la tête du Sénat depuis 17 ans, n’est pas un symbole de renouveau car, étant, selon les manifestants, un proche de Bouteflika. Il est d’ores et déjà contesté par la rue, par la société civile et par des partis politiques. Pour la presse comme pour les observateurs, la prise de pouvoir d’Abdelkader Bensalah aggrave la crise.