La télévision nationale d’Algérie a annoncé, ce mardi, que le président du Conseil des nations, Abdelkader Bensalah, a été désigné président par intérim pour 90 jours, à l’issue d’une réunion du Parlement algérien.
Abdelkader Bensalah nommé président par intérim pour 3 mois
Une semaine après la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le Parlement algérien a acté la vacance du poste de Président de la République et désigné le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, comme chef d’État pour une durée de 90 jours.
Le président intérimaire aura donc pour mission d’organiser une élection présidentielle, à laquelle il ne pourra pas être candidat. « Je vais travailler à concrétiser les intérêts du peuple, c’est une grande responsabilité que m’impose la Constitution », a-t-il déclaré devant le Parlement.
Abdelkader Bensalah, fidèle d’Abdelaziz Bouteflika et contesté par le peuple et l’opposition
Cette décision est, en effet, conforme à ce que prévoit la Constitution algérienne, mais va à l’encontre de ce que réclament les manifestants algériens, qui continuent massivement à manifester pour réclamer le départ des proches de Bouteflika.
Ce mardi matin, à Alger, des centaines d’étudiants, descendus dans la rue, scandaient : « Dégage Bensalah! ». Les partis d’opposition, ont, pour leur part, boycotté la réunion du Parlement, refusant de valider la nomination d’Abdelkader Bensalah.
« Cette personnalité (…) n’est pas tolérée par le mouvement citoyen, qui exige son départ immédiat, mais aussi par l’opposition et une partie des représentants des formations politiques de la majorité des deux Chambres du Parlement », pouvait, on lire, ce mardi, dans l’éditorial du quotidien gouvernemental El Moudjahid, traditionnel vecteur de messages du pouvoir, qui a proposé d’écarter Abdelkader Bensalah du poste d’intérimaire.
Pour rappel, Abdelkader Bensalah, 77 ans, est un fidèle d’Abdelaziz Bouteflika, et depuis près de 17 ans, il est le président du Conseil de la Nation. Député, ambassadeur, haut fonctionnaire ministériel puis sénateur, il a multiplié les fonctions et présidé les deux chambres du Parlement, sans jamais devenir ministre.