Le contrôle du royaume baoulé apparaît comme un enjeu capital pour la présidentielle de 2020. C’est du moins ce qui transparaît à travers les tractations politiques observées ces derniers temps pour occuper le trône établi par la Reine Abla Pokou.
Le royaume Baoulé victime d’une intrigue politique
Après les partis politiques, c’est vraisemblablement des communautés ivoiriennes qui risquent de s’effondrer sous le faix de la politique. En témoignent le bras de fer observé ces derniers temps pour le contrôle de la chefferie traditionnelle de cette communauté dont est issue Félix Houphouët-Boigny.
A Yamoussoukro, le 6 mars dernier, Henri Konan Bédié appelait les chefs traditionnels Akouê et Nananfouê à se détourner définitivement du Président Alassane Ouattara et à démeurer hostiles vis-à-vis de ses émissaires. « Il n’y a plus d’Allah Gnissan », avait lancé le « Sphinx de Daoukro » pour marquer sa rupture définitive avec son allié d’hier.
La réplique a cependant été apportée par le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, fondateur du mouvement « Sur les traces d’Houphouët-Boigny » et porte-parole du RHDP. A la faveur de l’installation de Louis Kouakou Habonouan en qualité de président de la coordination de son mouvement dans la région du Gbêkê, le ministre Adjoumani a fait un détour chez la Reine des Baoulé.
Et dépuis, une fronde s’est ouverte contre Nanan Akoua Boni II. Sa légitimité est mise à mal par son propre fils qui s’est proclamé roi des Baoulé. Il est soutenu dans cette démarche par le Député Kouamé Kouamé Patrice qui estime qu’en pays Baoulé, « seul un homme est habilité à diriger le royaume ». Une vingtaine de Députés originaires du V Baoulé se sont également alignés sur cette position en faisant allégeance au nouveau Roi au détriment de sa génitrice à qui ils confèrent le titre de Reine-Mère.
Mais un dignitaire du royaume, indigné par ce « coup d’Etat », a déclaré : « Un enfant qui veut humilier sa mère, qui humilie sa mère avec le soutien de personnes qui intriguent contre le royaume pour des raisons politiques, on n’en veut pas comme roi. Pourquoi il n’attend pas, même si à 70 ans environ contre 48 ans pour l’enfant, la reine paraît encore solide. Le débat a été mené déjà, il y a deux ans chez le président Bédié, et il a été tranché. Il a été demandé de ne rien faire contre la reine. Pourquoi veut-on mettre fin tout d’un coup à ce consensus ? »