La réforme de la CEI est une question essentielle pour l’organisation d’une élection acceptée de tous en 2020. L’UA a donc décidé de prendre le taureau par les cornes afin d’amener les acteurs politiques ivoiriens à accorder leurs violons conformément à la décision de la CADHP.
L’UA veut une réforme de la CEI selon les recommandations de la CADHP
Pouvoir et opposition peinent jusque-là à trouver une formule consensuelle pour la réforme de la CEI. Alors que les gouvernants évoquent une simple recomposition de la Commission électorale indépendante, les partis d’opposition parlent plutôt d’une réforme en profondeur de tout le processus électoral, y compris tous les organes qui interviennent dans l’organisation des différents scrutins. Les rencontres entre le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et les partis d’opposition n’ont pu faire progresser les débats.
Lors de sa conférence de presse animée le 21 mars dernier, le chef du gouvernement avait déclaré : « Les discussions s’inscrivent dans un cadre très précis. Il s’agit de voir comment prendre en compte les recommandations qui ont été faites par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. C’est ce que nous allons faire. Nous ne ferons pas plus, nous ne ferons pas moins… Nous travaillerons à arriver à des propositions qui seront jugées raisonnables pour la majeure partie des acteurs. »
Mme Joséphine Charlotte Mayuma Laka, représentante du Président de la Commission de l’Union africaine qui séjourne à Abidjan depuis ce mardi, a quant à elle donné la position de l’organisation panafricaine sur la réforme de la CEI. Pour l’émissaire de Moussa Faki Mahamat : « La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples avait pris un arrêt à l’endroit de la Côte d’Ivoire demandant qu’on puisse faire la révision de la CEI en la réformant selon les standards internationaux. »
En clair, il ne s’agit pas de voir « comment prendre en compte… », mais plutôt de suivre les recommandations de la CADHP.
Mme Mayuma Laka a toutefois recommandé aux acteurs politiques ivoiriens de participer activement aux négociations afin de trouver un consensus autour d’une nouvelle CEI qui rassure.