Le secteur privé algérien ne vit pas vraiment ses meilleurs moments depuis quelques semaines.
Un secteur privé en crise
Blocus au patronat et procédures judiciaires contre des grosses têtes. Le secteur privé algérien est dans l’impasse. Le patronat stagne dans l’élection d’un nouveau président depuis la démission de son ancien président, Ali Haddad le jeudi 29 mars 2019. Désigné conformément aux statuts de l’organisation pour lui assurer l’intérim à la tête du Forum des chefs d’entreprise (Fce), Hocine Metidji, a lui aussi refusé la proposition. Ce refus du doyen d’âge des vice-présidents de l’organisation patronale vient plomber le processus devant conduire à l’organisation de l’assemblée générale prévue dans 3 mois. Laquelle assemblée permettra d’élire un nouveau responsable à la présidence du Forum.
Hommes d’affaires dans le viseur de la justice
Si la situation devrait se rétablir le 7 avril prochain, date de la tenue de la réunion du conseil exécutif, le secteur privé algérien n’est pour autant pas sorti de l’auberge. C’est qu’une douzaine d’hommes d’affaires sont dans le viseur de la justice pour des faits présumés de corruption et transferts illicites de capitaux vers l’étranger. Déjà, l’ancien président du patronat, Ali Haddad a été arrêté le 31 mars dernier puis entendu par un juge le 2 avril 2019 avant d’être reconduit en prison. Comme lui, les autres opérateurs économiques pour la plupart des proches de l’ex chef d’État Abdelaziz Bouteflika, ont été interdits de quitter le territoire national.
Du moins jusqu’à la fin des enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet général de la Cour d’Alger et confiées à la brigade de recherche de la gendarmerie nationale de Bab J’did. Au-delà d’Ali Haddad et son frère qui préside l’un des clubs de football de la capitale à savoir l’Union sportive de la médina d’Alger, d’autres acteurs de la vie économique sont dans le viseur de la justice. Notamment les trois frères Kouninef à la tête de l’entreprise de Btp, Kougc, Mahieddine Tahkout, en charge du marché du transport étudiant à Alger mais aussi détenteur d’une usine de montage de voiture ainsi que ses frères Rachid et Nacer. Une justice, aux relents de chasse aux sorcières selon certains observateurs.