La plateforme de lutte contre la cybercriminalité de Côte d’Ivoire (PLCC) vient de livrer son bilan 2018. Les chiffres communiqués par la plateforme sont alarmants et révèlent de la complexité du phénomène.
La Cybercriminalité en forte progression en Côte d’Ivoire, malgré des services spécialisés de répression.
C’est désormais de notoriété internationale. Après le Nigéria, les jeunes ivoiriens sont désormais champion de la cybercriminalité. La Côte d’Ivoire est passée championne de l’arnaque sur internet. Les chiffres communiqués par le Commissaire Mamadou Fofana, responsable de la PLCC, révèlent l’inquiétante marge de progression du phénomène vers sa croissance. « Au cours de l’année 2018, dans son activité de répression, la Plateforme de la lutte contre la cybercriminalité a enregistré 2860 plaintes pour un préjudice estimé à 5 595 075 980 FCFA89. 89 personnes ont été interpellées dont 73 déférées devant les juridictions compétentes ». Autant dire un maigre ratio qui met en balance l’inefficacité des services de polices dédiés à l’éradication de la cybercriminalité qui gagne toujours du terrain.
Cybercriminalité, ces gamins qui déjouent les méthodes des services spécialisés de la police nationale
L’on s’explique difficilement le fort taux de croissance de la cybercriminalité en Côte d’Ivoire, malgré les moyens non négligeables mis en place par le ministère de l’intérieur. Contrairement à l’hameçonnage, ces arnaques ne nécessitent pas une grande pratique de l’informatique pour détourner des données. Le plus souvent, ce sont des pratiques à l’ancienne, pourrait-on dire, auxquelles recourent les cybercriminels dans la persuasion et l’embrouille, entre faux profil, faux papiers et vrais photomontages. Pourtant les moyens en possession des services de la police nationale restent pertinents. Sont-ce alors les services de police qui auraient besoin de formation face à des gamins mal formés ? selon le Commissaire Fofana, 92% des personnes déférées devant les juridictions compétentes sont des hommes et 63% ont entre 18 et 27 ans, quand 37% sont des élèves et des étudiants, et 19% sont des sans-emplois. « Ces criminels sont des jeunes âgés en moyenne de 24 ans qui ont connu une scolarité difficile ou une déscolarisation depuis la classe de 3è », a-t-il précisé. Comment nos services de police s’y prennent-ils ? Des détails dans nos prochaines publications.
Nelson Zimin