La nuit de dimanche à lundi a été particulièrement longue dans la sous-préfecture de Bin-Houyé, à l’ouest du pays. Un conflit intercommunautaire a opposé autochtones Yacouba et allogènes à la suite d’un accident de la circulation.
Yacouba et Malinké, en chiens de faïence
Après l’affrontement sanglant qui a éclaté en novembre dernier dans la localité de Zouan-Hounien, ayant causé 5 morts et 141 blessés, voilà qu’un autre conflit resurgit dans la même région. Yacouba et malinké se sont livrés à une bataille rangée, ayant eu pour conséquence immédiate d’importants dégâts matériels.
Mais qu’est-ce qui a bien pu mettre le feu aux poudres ?
Il ressort des faits que dans la journée de ce dimanche 31 mars, un automobiliste appartenant à la communauté malinké a mortellement heurté un motocycliste de l’ethnie Yacouba. Pire, il n’a pas daigné s’arrêter après ce tragique accident. Les jeunes yacouba, témoins de la scène, ont pris en chasse le camion qu’ils ont rattrapé à la sortie de la localité. Et sans aucune autreforme de procès, ils ont mis le feu au véhicule qui a littéralement brûlé. Les malinké ont quant à eux lancé une expédition punitive contre les autochtones yacouba.
Plusieurs blessés, des maisons et magasins pillés et brûlés, d’autres biens saccagés, tel est le bilan partiel de cette autre barbarie qui secoue l’ouest ivoirien. Aucune perte en vie humaine n’a pour l’instant été signalée.
Les autorités politiques, administratives, coutumières et sécuritaires sont à pied d’œuvre pour ramener le calme dans la localité. Une certaine accalmie régnait à Bin-Houyé, ce lundi, mais tous s’accordent pour dire que le feu n’est pas encore éteint.
Le ministre Albert Toikeusse Mabri président du Conseil régional du Tonkpi a envoyé une forte délégation afin d’apaiser cette tension.