Damana Pickass a été libéré le 26 mars 2019 après 24 heures de garde à vue. L’ancien Commissaire central de la CEI revient donc sur les circonstances de son arrestation par Interpol au Ghana, et sur son extradition manquée vers la Côte d’Ivoire.
Damana Pickass « Ça a chauffé, mais on ne s’est pas écroulé »
Lundi 25 mars, alors qu’il s’est rendu à la police pour établir une pièce administrative, Damana Pickass s’est vu arrêter par la police ghanéenne. Aussi, une mobilisation des Ivoiriens résidant dans ce pays limitrophe s’est-elle mise en branle pour venir au secour de l’ancien président de la JFPI, Jeunesse du front populaire ivoirien. Mais qu’est-ce qui s’est réellement passé pour qu’on en arrive là. Dans une interview accordée à un confrère sur place, Damana Pickass revient sur les circonstances de son arrestation.
« Je suis simplement allé faire une pièce administrative. Et, tout d’un coup, le rouleau compresseur s’est déroulé sur moi. (…) On te sort un vieux mandat de 2017 et on dit que c’est ce mandat qu’on est en train d’exécuter parce que, selon la police ghanéenne, j’aurais été en 2017, l’instigateur d’attaques de commissariats, de brigades de gendarmerie… Je leur ai dit sur cette histoire, avant qu’il y ait l’amnistie, le directeur de la police criminelle a fait une conférence de presse sur ces événements-là. Il a déclaré que les attaques de commissariats et de brigades de gendarmerie n’étaient pas le fait des hommes politiques, mais plutôt de bandits qui ont été pratiquement tous arrêtés » a-t-il déclaré.
Puis, il évoque son extradition manquée :
« Les policiers disent que le Ghana n’a pas été saisi officiellement pas les autorités ivoiriennes. Donc, le mandat continue de courir. Par conséquent, ils vont l’exécuter en engageant une procédure d’extradition. Je leur ai rétorqué que je pouvais trouver la loi et la traduire en anglais s’ils le veulent. Mais, ils ne voulaient pas entendre raison. Ils m’ont fait savoir qu’ils ont écrit à Abidjan et sont dans l’attente d’une réaction. »
Cependant, grâce à la mobilisation des Ivoiriens exilés au Ghana, avec à leur tête Justin Koné Katinan, les choses sont rentrées dans l’ordre et Damana Adia Pickass a été relâché sous caution. Son passeport et ses pièces justificatives d’identité ont toutefois été confisqués. Il est par ailleurs interdit de sortir du territoire ghanéen sans autorisation préalable, et devra également pointé chaque mardi à la police pour justifier de sa présence effective au Ghana.
Il est à noter que Damana Pickass n’est pas encore sorti de l’ornière, car la procédure engagée contre lui suit toujours son cours. Mais il reste convaincu qu’en fin de compte, il aboutira à « une victoire totale ».