Les avocats du parquet du tribunal militaire de Ouagadougou ont soutenu vendredi qu’une “interaction’’ avait bel et bien “existé’’ entre l’ancien ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibril Bassolé et l’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro, lors de la tentative de coup d’Etat du général Gilbert Diendéré en septembre 2015 au Burkina.
Pour le parquet, il “est impossible’’ de monter ces enregistrements de conversations entre Bassolé et Soro
Entamée mercredi, en dépit de l’opposition de Me Dieudonné Bonkoungou, avocat de M. Bassolé, la diffusion d’éléments sonores en rapport avec ce putsch manqué, s’est poursuivie vendredi.
Au total, une trentaine d’enregistrements ont été diffusés par le parquet pendant l’audience du jour au tribunal militaire qui juge 84 personnes pour leur implication présumée dans ce putsch manqué.
Dans les deux premières bandes diffusées, on entend deux personnes, présentées comme M. Bassolé et le général Diendéré, converser.
Le premier semble remonter presque le moral au second, qui avoue être sous “pression psychologique’’ à un moment où son coup d’Etat contre le pouvoir de transition, vire à l’échec.
“Tiens bon. Tu n’as rien à perdre mais tout à gagner’’, affirmerait M. Bassolé, qui propose à son interlocuteur un plan pour relancer le putsch : “Il faut créer une situation de chaos mais vous devez avoir un noyau dur’’.
Dans une autre bande, on entend l’ex-ministre faire à une dame présentée comme Diawara Fatoumata Thérère, la fiancée du fils de Gilbert Diendéré, le compte rendu d’une conversation téléphonique qu’il a eu avec Guillaume Soro.
“Il m’a envoyé des numéros et m’a promis de nous envoyer un peu de logistique’’, indiquerait-il.
Plus tard et dans un autre élément, elle demande à Bassolé d’ “appeler Soro (qui) a besoin des numéros de Salif Diallo et Roch Kaboré’’, opposants au moment des faits.
“Est-ce que j’ai encore leurs numéros ? Je ne leur parle plus depuis longtemps’’, a répondu M. Bassolé
Pour le parquet, il “est impossible’’ de monter ces enregistrements qui prouvent que “l’interaction entre Bassolé et Soro a existé’’ pendant ces événements.
Appelés à la barre, à réagir après la diffusion de ces enregistrements, issus “des services de renseignements généraux’’ du Burkina (selon l’avocat de la partie Me Hervé Kam), le général Diendéré et Mme Diawara ont de nouveau mis en doute leur authenticité.