C’est une sortie médiatique qui contraste avec la démarche de réconciliation supposée que Guillaume Soro défend depuis des mois. Recevant les militants du MVCI de Daloa, l’ex-patron de la rébellion n’a pas manqué d’assumer sa bravoure. Répondant à ses détracteurs, Guillaume Soro a affiché sa fierté d’avoir assumé avec courage la rébellion.
Guillaume Soro contraste avec ses intentions de repentance et de réconciliation
Comme le naturel qui reviendrait au galop, la sortie de Guillaume Soro lors d’une rencontre avec des militants du MVCI de Daloa en dit long sur la sincérité du pardon et de la réconciliation qu’il prône depuis plusieurs mois. C’est en répondant à ses détracteurs que l’ex-Premier ministre d’Alassane Ouattara a fait des révélations sur un ton d’auto satisfaction et sa fierté. « Quant, à 28 ans, on s’engage comme Secrétaire général du MPCI sans savoir si le lendemain on allait survivre, il y a des gens qui sont courageux aujourd’hui qui disent qu’ils auraient pu le faire et qu’ils sont intelligents. Mais pourquoi à l’époque, ils ne sont pas venus » ? S’est-il interrogé avant de révéler, « lorsqu’on cherchait des gens pour venir dans le MPCI, quand ils ne jetaient pas carrément leurs téléphones, ils l’éteignaient. Les cadres, pour aller à Lomé pour discuter, j’en cherchais, je n’ai pas trouvé.
Première négociation pour aller à Lomé, j’étais le seul civil et j’étais accompagné par Tuo Fozié, Chérif Ousmane, Jean Baptiste et Fofana Abdoulaye. Les gens qui disent qu’ils sont intelligents et qu’ils auraient pu gérer le MPCI, où ils étaient ? J’ai cherché des civils pour m’accompagner, je n’ai pas vu. Oui, on est courageux après la guerre. Même des marmitons revendiquent des faits d’armes. C’est comme ça que je suis allé me retrouver devant le président Eyadema en face de la délégation gouvernementale qui était composée de Laurent Dona Fologo, il y avait le RDR, le PDCI et le FPI contre moi ».
En héros salvateur, Guillaume Soro rassure ses soutiens du MVCI venus lui témoigner leur implication dans son combat. Cette fierté mal contenue contraste avec sa posture de repentance qu’il adopte depuis plusieurs mois, avant de trahir ses ambitions présidentielles qu’il ne cache plus.
Guillaume Soro dévoile son plan de campagne pour 2020
Comme il fallait s’y attendre, Guillaume Soro au fil des mois gagne en assurance et s’affirme un peu plus. Vu le nombre de mouvements de soutien qui naissent à tout va, l’ex-Président de l’ Assemblée nationale de Côte d’Ivoire gagne en détermination. « Aujourd’hui j’ai 47 ans. Vous voulez que je reste sur un tabouret. Non, je ne veux plus de tabouret ». A-t-il annoncé les couleurs avant de poursuivre avec plus de précision sur son plan de pré campagne à l’élection de 2020. « En France, ça a commencé. Le clivage gauche et droit, Macron l’a cassé. Mais il a fallu qu’il ose. Nous, en Côte d’Ivoire, nous devons oser. Et c’est avec vous que nous allons prendre ce pari. Nous allons créer, innover, inventer une nouvelle façon de faire la politique en Côte d’Ivoire et nous allons y aller crânement. On travaille et le travail avance. On est prêt ».
Il y croit et semble engagé à poursuivre ce destin national qui est le sien. Guillaume Soro a d’ailleurs engagé ses troupes à prendre d’assaut le terrain en évitant de tomber dans le piège de la provocation. « Bientôt, nous allons sillonner tout le pays. Nous devons ensemble considérer que la rencontre d’aujourd’hui ouvre l’ère du travail de terrain. Chacun d’entre vous doit labourer le terrain. Seuls le contact et le dialogue direct avec les populations comptent. Ceux qui pensent que l’argent peut acheter les Ivoiriens seront surpris. Et nous allons compter chacun d’entre vous. En ce qui me concerne, n’ayez aucune inquiétude. Je suis très serein. On me dit, Guillaume a quitté la présidence de l’Assemblée nationale maintenant on va l’amener en prison. Je suis serein. Alain est parti en prison, il est revenu. Je considère que chacun doit faire son travail. Et on se doit d’être des hommes de conviction ». C’est sur ces mots que Guillaume Soro a conclu son discours de mobilisation de ses soutiens du mouvement MVCI de Félicien Sékongo.
Nelson Zimin