Henri Konan Bédié est arrivé, ce 5 mars à Yamoussoukro, pour, dit-on, une visite privée. Dès son arrivée, le président du PDCI est allé se recueillir sur la tombe de feu Félix Houphouët-Boigny. Mais l’accueil à lui réservé n’était véritablement pas celui des grands rendez-vous.
Henri Konan Bédié et chefs de Yamoussoukro, un pacte brisé ?
La guéguerre entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié fait rage. C’est dans cette lutte de positionnement que le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a entrepris d’effectuer une visite sur la terre natale de Feu Félix Houphouët-Boigny, à Yamoussoukro.
Aussi, le « Sphinx de Daoukro » est-il arrivé avec sa délégation dans la capitale politique ivoirienne, ce mardi soir. Si des dizaines de militants du vieux parti sont sortis pour accueillir leur leader, l’on remarque surtout que les chefs traditionnels de Yamoussoukro ont brillé par leur absence.
Sur les 43 Chefs akouè et 39 Chefs nananfouè, seulement trois, notamment ceux des villages de Séman, N’dakonankro et Dougounoukouadiokro, ont pointé présents à la cour familiale des Houphouët pour accueillir le successeur du père-fondateur. Ce dernier s’est tout de même rendu dans le caveau familial où il s’est incliné sur la tombe du premier président de la Côte d’Ivoire.
La directrice de communication de HKB, Mme Djénébou Zongo-Diomandé, a aussitôt relativisé les choses en évoquant une visite discrète, voire confidentielle, précisant par ailleurs que ces têtes couronnées du pays baoulé sont conviées à une rencontre avec Bédié, ce mercredi 6 mars.
A en croire certains habitants de la localité, ce timide accueil d’Henri Konan Bédié se justifierait par une sorte de désamour entre lui et la population de Yamoussoukro, d’autant plus que sous sa gouvernance, il n’aurait pas posé d’actes de développement concret en faveur de leur ville.
De même, ses dissensions avec le président Ouattara en sont pour quelque chose. Après avoir appelé les Baoulé et autres militants du PDCI à apporter leur soutien au Président de la République, il paraissait bienséant pour ces populations d’entendre les deux parties avant de trancher dans le différend qui les oppose.
Notons que le vendredi 1er mars, le Président Ouattara avait envoyé auprès des chefs traditionnels de Yamoussoukro le ministre Amedé Koffi Kouakou. Ceci pourrait également justifier cela.