Le président togolais Faure Gnassingbé a procédé, lundi à Lomé, au lancement du Programme national de développement (PND) pour la période 2018-2022. Ce programme nécessite un financement global de 8,3 milliards de dollars américains, destiné à la transformation de l’économie togolaise sur trois axes.
L’impressionnant programme de développement de Faure Gnassingbé
Fondé sur la mobilisation de 65% des financements auprès du secteur privé et sur l’apport de 35% du secteur public, le PND vise à faire du Togo un hub logistique d’excellence et centre d’affaires de premier ordre dans la sous-région, à développer des pôles de transformation agricole manufacturiers et d’industries extractives dans le pays, et à renforcer les mécanismes efficients d’inclusion économique et social au Togo.
« La cérémonie de ce jour confirme notre engagement commun pour réaliser, sans tarder, les transformations nécessaires à l’édification du Togo moderne, prospère et stable que nous pourrons être fiers de léguer aux générations qui viennent », a déclaré le Président Faure Gnassingbé dans son discours.
Le PND table en effet sur la création de 500 000 emplois et un taux de croissance économique de 7,6% d’ici à 2022, à partir d’une croissance envisagée à 5% en 2019 et à 5,3% en 2020.
Le président togolais a fait valoir que la « formulation minutieuse et détaillée » du PND assure l’attractivité du pays aux investissements, en même temps qu’elle définit un cadre optimal pour l’alignement des financements étrangers sur les priorités nationales.
La cérémonie de lancement a été marquée par un panel des experts au sujet de la crédibilité du PND, du financement et de la mobilisation du secteur privé pour ce programme quinquennal.
Un PND basé d’abord sur la mobilisation des ressources internes
Lors du panel, Gilbert Houngbo, directeur général du Fonds international de développement agricole (FIDA) et ancien Premier ministre du Togo, a estimé que le point essentiel est la capacité du Togo à mobiliser ses propres ressources, appelant l’Office togolais des recettes (OTR) à « maximiser la mobilisation des ressources internes ».
Sur la stratégie de mobilisation du secteur privé, M. Houngbo a invité le gouvernement à faire des innovations dans le montage financier et à prendre en compte les investissements d’impact.
Patrick Sevaistre, membre du Conseil français des investisseurs en Afrique, a recommandé de son côté la mise en place d’un écosystème favorable aux investisseurs en capital de risque et aux investisseurs nationaux.
« Il ne faut pas avoir peur que le PND ne soit pas financé », a dit Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et cofondateur de SouthBridge Bank.
Il a expliqué que la PND a une « dynamique intéressante » et que l’économie togolaise présente des secteurs à fort potentiel de rendement.
Notons par ailleurs que le Togo traverse une crise politique aigüe ces dernières années. La coalition de l’opposition appelle le président faure de se retirer du pouvoir au terme de son mandat.