Les dozos constituent à n’en point douter une véritable menace pour la paix sociale en Côte d’Ivoire. Plusieurs faits imputables à cette confrérie de chasseurs traditionnels attestent éloquemment que si rien n’est fait, ces derniers pourraient replonger le pays dans les travers du passé.
Les dozos, des chasseurs traditionnels à canaliser avant 2020
Des rapports d’ONG sur la crise ivoirienne pointe le rôle majeur joué par les dozos dans le massacre de certaines populations. Même s’ils sont rarement vus dans la capitale ivoirienne, il n’en demeure pas moins que ces hommes censés chasser du gibier se sont quasiment mués en force de l’ordre ou justiciers dans plusieurs localités de l’ouest ivoirien.
Lors du conflit foncier opposant Guéré et Baoulé à l’ouest à propos de la forêt classée de Goin Débé, en novembre 2017, le Chef d’état-major des armées d’alors, le général Sékou Touré, avait clairement indiqué : « Désarmez tous ceux qui sont en forêt, surtout les Dozos. »
Loin d’être anodin, cet ordre de l’ancien patron de l’armée ivoirienne attestait de la grave menace que constituait cette confrérie pour la paix à l’ouest.
Lors des élections régionales et municipales du 13 octobre dernier, ces chasseurs avaient terrorisé la ville d’Issia, prenant ainsi fait et cause pour un candidat.
Dimanche 3 mars, un autre fait incriminant des Dozos s’est produit à Doubasso, une localité située dans la sous-préfecture de Vavoua. A en croire des témoins sur place, des jeunes gouro, exténués par les rackets de ces chasseurs traditionnels à un barrage qu’ils ont érigé, ont décidé de détruit ce corridor.
Chose que n’ont pas du tout apprécié les dignitaires de cette confrérie originaire en principe qu’au nord du pays. Ces derniers ont donc lancé une vendetta contre les jeunes du village. Et dans cette chasse à l’homme, Vanié Bi Vanié, 26 ans, ressortissant de la localité, a été mortellement tailladé à l’arme blanche par ces chasseurs en furie après avoir reçu une décharge de chevrotine dans l’abdomen.
N’eût été l’intervention des autorités administratives et coutumières, l’on en serait arrivé à un conflit intercommunautaire. Saisie du dossier, la gendarmerie a donc ouvert une enquête pour mettre le grappin sur les présumés auteurs d’une telle barbarie.
A l’orée de la présidentielle de 2020, il est plus que nécessaire pour les autorités ivoiriennes de prendre leur bâton de pèlerin afin d’éviter une autre catastrophe à la Côte d’Ivoire.