Guillaume Soro est en train de tisser sa toile dans le nord ivoirien. Après sa démission forcée de la présidence de l’Assemblée nationale, le président du Comité politique ne cesse de tirer à boulets rouges sur ses anciens alliés du pouvoir
Devant la délégation du Denguélé, Guillaume Soro allume le pouvoir
C’est le désamour total entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Et les choses sont visiblement loin de s’améliorer, tant les positions se radicalisent de part et d’autre. Le désormais ancien président de l’Assemblée nationale a en effet été contraint par le président ivoirien de quitter le perchoir pour son refus d’adhérer au RHDP unifié.
Ainsi, après avoir « libéré le tabouret », le 8 février dernier, Soro Kigbafori Guillaume s’est lancé à l’assaut du « fauteuil ». Et pour ce faire, il ne fait aucun cadeau au camp présidentiel, dont il dénonce d’ailleurs les agissements faits de menaces et d’arrogance.
Devant une forte délégation venue de la région du Denguélé lui rendre visite à son domicile de Marcory résidentiel, le 2 mars dernier, le Député de Ferkessédougou n’a pas manqué de dénoncer l’ingratitude des autorités ivoiriennes. Estimant avoir largement contribué à l’accession d’Alassane Ouattara à la Magistrature suprême, Soro s’explique mal pourquoi celui-ci le paye en monnaie de singe.
« On s’est engagé dans un combat. C’est notre vie qu’on a donné. On a cassé nos familles pour être récompensé de la sorte ?», a martelé l’ancien chef des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion), avant d’ajouter : « Dès qu’on m’a demandé de partir de la présidence de l’Assemblée nationale, je suis parti. Je ne demande aucune reconnaissance. Mais, on ne peut pas dire que nous n’avons rien fait. Le pouvoir ne vous est pas tombé du ciel. Il y a des gens qui sont là et qui ont fait peu pour que vous soyez président ou bien là où vous êtes aujourd’hui. »
« Ce n’est pas grave. Dieu sait ce qu’il fait. Moi, je ne demande rien au Rhdp. On ne peut pas nous obliger à aller militer au RHDP », s’est résigné Guillaume Soro devant la délégation de la région du Denguélé (Séguélon, Madinani, Samatiguila, Gbeléban, Kaniasso, Minignan) conduite par sa collaboratrice et ancienne ministre Affoussiata Bamba-Lamine.