La cérémonie scénarisée et colorée de feux d’artifice du 26e Fespaco n’a pas attiré grand monde au stade municipal de Ouagadougou où Roch Kaboré a d’un geste symbolique clapé pour l’ouverture du festival panafricain cinématographique.
Moins d’affluence à l’ouverture de la 26è édition du Fespaco
En dépit de la présence remarquée des forces de l’ordre qui avaient bouclé le périmètre du stade pour assurer la sécurité des lieux, des tribunes sont restées inoccupées jusqu’à la fin de la cérémonie.
Cette édition cinquantenaire du Fespaco se tient dans un contexte sécuritaire particulier en raison des attaques répétées qui se sont accentuées ces derniers mois au Burkina.
Précédé de motards et cavaliers de la gendarmerie, Roch Kaboré a fait son entrée vers 17H00 (GMT et locale) à bord d’un commande-car, aux cotés d’Alimata Salembéré, l’une des pionnières du fespaco, dans le stade où flottaient les drapeaux des pays participants.
Le chef de l’Etat a fait un tour d’honneur du stade avant de s’installer dans la loge officielle aux côtés de son épouse.
La cérémonie a débuté par une parade de 50 amazones du Yennenga (princesse guerrière burkinabè) suivie des allocutions.
Hommage aux pionniers
Un hommage a été rendu aux pionniers du cinéma, aux disparus notamment les réalisateurs Burkinabè Hébié Missa et Idrissa Ouédraogo, décédés en 2018, ainsi qu’aux étalons du Yennenga de 1972 à 2017.
Au nom de ces pionniers, Mme Salembéré, présidente du comité d’organisation de la première édition du fespaco en 1969, s’est dite « émue d’être là (car) c’est une chance d’avoir aidé à mettre au monde le Fespaco et le voir souffler sa 50e bougie ».
« Les poussins du Fespaco sont nombreux », s’est-elle réjouie avant de souhaiter que « le succès » du Festival s’amplifie.
« Le Burkina restera débout »
Le Burkina est confronté depuis quatre ans aux attaques terroristes, mais « avec les forces de défense et sécurité, le Burkina restera débout », a lancé le ministre de la Culture Abdoul Karim Sango.
M. Sango se félicite « de la forte affluence des festivaliers à Ouagadougou » pour cette biennale du cinéma africain car cela « témoigne de (la) capacité à faire échec aux forces du mal par la magie du son et de l’image qu’offre le cinéma ».
Roch Kaboré se veut quand à lui rassurant: « Nous avons pris les dispositions pour que la fête soit belle ».
Des blindés étaient visibles autour du stade tandis que des tireurs d’élite étaient postés aux balcons d’un immeuble en face du stade.
Le groupe ivoirien Magic System a égaillé le public avec un concert qui a mis fin de la cérémonie d’ouverture.
Selon les organisateurs, quelque 2.000 forces de défense et de sécurité ont été mobilisées pour cette 26e édition du Fespaco qui a pour thème « Mémoire et avenir des cinémas Africains ».
Au total, 450 projections sont prévues à Ouagadougou et des villes de l’intérieur. Vingt longs-métrages de seize pays africains sont en lice pour l’Etalon d’or du Yennenga, la récompense suprême du Fespaco.
Les projections débutent dimanche avec « The mercy of the jungle (la miséricorde de la jungle) » de Joël Karekezi du Rwanda, pays invité du 26e Fespaco.
En marge du Fespaco, se tiendra la 19e édition du Marché international du cinéma et la télévision africain (MICA), la bourse de programmes audiovisuels africains et sur l’Afrique. Plus de 100 films y sont inscrits et devraient attirés les professionnels.