Le président de l’une des deux branches rivales du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan, a appelé samedi ses partisans et le reste de l’opposition à un “sursaut’’ pour mettre un terme à “la dictature’’ du chef de l’Etat Alassane Ouattara, à vingt mois de la prochaine élection présidentielle.
Affi fromel: Ouattara n’est pas concerné par la présidentielle de 2020
“2020 est à notre portée car l’adversaire est à terre, désarticulé, abandonné par ses soutiens d’hier face à une opposition renforcée, mobilisée et déterminée (…) Après avoir perdu Henri Konan Bédié, son bras droit, il vient lui-même de se débarrasser de Soro Guillaume, son bras gauche. Les conditions sont réunies pour le sursaut national qui mettra fin à sa dictature’’, a déclaré M. Affi N’guessan, dans son discours, au cours d’une cérémonie de présentation de vœux du nouvel an de ses partisans.
Dans un sévère réquisitoire de la gouvernance de M. Ouattara, accusé entre autres, d’avoir “caporalisé toutes les institutions de la République, muselé la classe politique, déstabilisé tous les partis politiques significatifs’’, l’ex-Premier ministre de l’ancien président Laurent Gbagbo, a rejeté l’éventualité d’une candidature du chef de l’Etat pour un 3e mandat.
“Il n’est pas concerné par l’élection présidentielle de 2020. La constitution l’en empêche, sa parole et son honneur le lui interdisent’’, a-t-il expliqué, sous les applaudissements approbateurs de ses partisans rassemblés.
Aussi, a-t-il appelé ses partisans à s’opposer au “passage en force’’ qu’envisagerait faire le chef de l’Etat en 2020.
“Nous ne devons pas le laisser faire’’, a-t-il conseillé dans un premier temps, avant d’avertir : “Si M. Ouattara s’entête, les élections auront lieu dans la rue’’, en réponse à une question d’un journaliste, lors d’une conférence de presse, en marge de la même cérémonie.
Pour faire barrage à la majorité présidentielle, M. Affi N’guessan a également appelé à “la formalisation sans délai de la plateforme des partis politiques et des personnalités de l’opposition proposée par le président Henri Konan Bédié’’, patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
“La plateforme s’impose à nous parce que M. Ouattara est devenu un grand danger pour la Côte d’Ivoire. Il faut une coalition nationale pour mettre fin à ce danger’’, a-t-il soutenu, clamant son optimisme concernant l’avenir de ce regroupement.
“Cette plateforme n’est pas contre-nature. Elle a une nature : mettre fin à la dictature de M. Alassane Ouattara. Ça va marcher parce que nous avons l’obligation de gagner. D’ailleurs, toutes les conditions sont réunies’’.
Interrogé sur la crise qui déchire le FPI en deux camps rivaux depuis 2014, M. Affi N’guessan, s’est dit disposé à trouver un compromis avec ses adversaires internes. Il a révélé avoir “demandé à aller saluer’’ Simone Gbagbo, qui “s’est positionnée dans la dissidence’’ à sa sortie de prison et qui “n’a pas encore donné de suite’’ à sa requête.
Dans la perspective de la présidentielle de 2020, il a aussi annoncé qu’il serait “candidat à la candidature’’ au sein du FPI.