Près de 500 enseignants du supérieur ont marché lundi au sein de l’université Félix Houphouët Boigny de Cocody pour exiger « la libération immédiate » de deux de leurs collègues incarcérés depuis mardi à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), a constaté une journaliste.
Les enseignants marchent pour reclamer la libération du SG de la CNEC et d' »un camarade »
« La marche verte » en référence à la couleur des toges, qui a débuté à l’entrée de l’université Félix Houphouët Boigny située du côté de l’école de police, et devant se terminer sur l’esplanade de la présidence de ladite université avec la déclaration de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC), a été entamée à 10 heures (locale, GMT).
Des étudiants rassemblés en grand nombre de part et d’autre du trajet de la marche scandaient « soutien » et « Abou démissionne » au passage du groupe de marcheurs qui ne cessait d’accroitre en nombre.
Au premier rang, figuraient le premier secrétaire général adjoint de la CNEC, Edmond Kouablan Koffi, le secrétaire général du collectif des enseignants-chercheurs et chercheurs (Codec), Oumar Yéo, le secrétaire général du Syndicat libre des enseignants-chercheurs et chercheurs (Sylec), Roger Languy et des membres du bureau de la CNEC.
Dans une déclaration lue face à la presse au cours de la marche, le SG de la CNEC a indiqué que « emprisonner d’honnête citoyens, enseignants chercheurs pour la simple revendication de l’amélioration de nos conditions de vie de travail, nous pensons que le Rubicon a été franchi et cette marche est en signe de protestation de cette réaction ».
Le secrétaire général de la CNEC Johnson Kouassi Zamina et « le camarade » Joël Dadé ont été mis aux arrêts et déférer à la MACA mardi. Ils sont accusés de « trouble politique, trouble à l’ordre publique, séquestrations, menaces et injures ».
Au cours de cette marche pacifique de protestation, Cinq participants ont pris la parole à des points d’escales bien déterminés pour dénoncer « la mauvaise gouvernance de l’université de Cocody », de « la défaillance managériale » et « les dérives » de son président Abou Karamoko.
Le président de la plateforme nationale des fonctionnaires, Zadi Gnagna a pris en cours la marche qui s’est déroulé sous l’œil vigilant de policiers postés le long du trajet.
Après prês de deux heures de marche à pas modérés sous un soleil de plomb et une chaleur étouffante, ils sont arrivés à l’esplanade de la présidence de l’université sous les acclamations nourris et cris de joie de plusieurs centaines d’étudiants « fiers » de l’exploit de leurs enseignants.
Devant les locaux qui abritent, le bureau d’Abou Karamoko, tour à tour, les premiers responsables de la CNEC, C et de la plate-forme nationale des fonctionnaires ont pris la parole pour délivrer leurs messages après avoir chanté l’Abidjanaise, l’hymne nationale de la Côte d’Ivoire.
Prenant la parole, le premier secrétaire général adjoint Edmond Kouablan Koffi, a, au nom de la CNEC demandé entre autres « la libération immédiate sans conditions et sans conséquences administratives et judiciaires de Johnson Zamina et Joël Dadé ; l’annulation pure et simple des sanctions à l’encontre des 11 camarades sanctionnés, la satisfaction des points de revendication de l’intersyndicale (CNEC-SYNARES-UNESUR) ; la révocation d’Abou Karamoko et de Diomandé Mamadou Ahmed ».
Quant à Oumar Yéo, il a indiqué que l’ »on veut politiser et instrumentaliser (leur) combat » ajoutant, « l’arrestation des collègues Johnson Zamina et Joël Dadé et surtout les chefs d’accusations retenus sont scandaleux et honteux ».
« Il faut tenir bon et je demande au Premier ministre de se saisir de cette affaire » a conclu M. Gangna.