Les fonctionnaires ivoiriens, réunis au sein de la PFN, plateforme nationale des organisations professionnelles du secteur public de Côte d’Ivoire, ont estimé, ce jeudi 20 février 2019, à Abidjan, lors d’une rencontre avec la presse, « avoir été trahis et humiliés » par des gouvernants « violant impunément la liberté syndicale ».
Les fonctionnaires ivoiriens dans « la marche verte », jeudi à l’Université
Ils ont décidé de mettre un « terme » à la trêve sociale obtenue au forceps par les autorités ivoiriennes, jeudi 17 août 2017. « Les fonctionnaires et agents de l’Etat, a notifié, Théodore Zady Gnagna, président de la plateforme, se sentent trahis et humiliés, par les agissements de certains hommes du pouvoir. » Il a nommément cité Abou Karamoko, président de l’Université Félix Houphouët-Boigny, d’Abidjan-Cocody, qui selon lui, a monté un dossier de toutes pièces pour faire écrouer à la MACA, Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, Johnson Kouassi Zamina, secrétaire général de la CNEC, Coordination nationale des enseignants du supérieur et chercheurs de Côte d’Ivoire, et un autre syndiqué.
« J’ai informé les gouvernants sur la tournure que prenait la crise dans le secteur de l’enseignement en Côte d’Ivoire. Personne ne m’a écouté, n’a levé le petit doigt pour l’arrêter », a regretté le patron de la PFN. Cette faîtière des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire a condamné l’arrestation et l’emprisonnement de son 3e vice-président et secrétaire général de la CNEC.
En guise de protestation contre cet acte consacrant « la violation de la liberté syndicale, l’humiliation du syndicalisme et du fonctionnaire ivoirien, et la suspension officielle de la trêve sociale, la PFN « quitte le comité de suivi des négociations mis en place par l’Etat, exige la libération immédiate et sans conditions » de son vice-président, et participe, jeudi 21 février 2019, à l’Université de Cocody, dès 10 heures GMT et heures locales, à « la marche verte » initiée par les enseignants et chercheurs contre la violation «flagrante » des franchises universitaires.
Les fonctionnaires ont estimé que « les autorités leur ont imposé une crise qu’ils ne fuiront pas ». « Nous y ferons face avec les moyens légaux dont nous disposons, a informé M. Gnagna, toutefois, nous irons progressivement ». La plateforme a lancé un appel à toutes ses bases afin qu’elles s’organisent pour « la lecture à titre conservatoire d’une motion de protestation contre la violation de la liberté syndicale », vendredi 23 février prochain, devant toutes les sous-préfectures et préfectures de Côte d’Ivoire. Elle prévoit, par ailleurs, un grand rassemblement, ce même jour, à Abidjan.