La crise est en train de s’intensifier et de s’installer durablement dans le grand secteur de l’éducation nationale en Côte d’Ivoire, depuis lundi 4 février 2019. Les grèves des syndicats d’enseignants font planer un risque d’année blanche dans le système éducatif.
L’ éducation nationale en péril, la crise s’intensifie
Le secteur éducatif ivoirien a enregistré, dès cette date, une tournure qui pourrait inexorablement le conduire vers une certaine désagrégation. La CNEC, Coalition nationale des enseignants du supérieur et des chercheurs de Côte d’Ivoire, n’a pas hésité à lancer une grève d’une année, en réponse à la suspension pour 12 mois, de deux de ses membres. En profitant par ailleurs de l’occasion pour brandir quelques doléances relatives à leurs conditions de travail.
La crise dans le secteur éducation-formation, a, elle aussi, été reconduite, dès le 4 février, après deux semaines d’interruption des cours aux primaire, secondaire, technique et professionnel. La Coalition du secteur éducation-formation de Côte d’Ivoire (COSEFCI), à l’instar de la Cnec, s’est autorisé un durcissement de son mouvement, face au refus des gouvernants d’accorder une oreille attentive à leurs revendications portant principalement sur leurs indemnités de logements…
Kandia Camara, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, demeurée jusque-là sans action concrète en faveur des grévistes, semble faire le lit du mal naissant, aux dépens bien sûr des milliers d’élèves, qui voient ainsi leur avenir malmené.
Idem pour le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, tenu par Albert Toikeusse Mabri, assurément plus porté sur « la politique du maintien », que sur la quête de solutions durables aux problèmes universitaires, qui ferment depuis près de 15 jours leur savoir aux étudiants ivoiriens.
Les gouvernants, en lieu et place des réponses aux soucis académiques et corporatistes exposés, ont plutôt opté pour le bâton qu’il n’hésitent pas à brandir le plus souvent, convaincus que rien de réel ni de solide ne peut s’obtenir par des menaces ou sanctions ciblées. Aussi oublie-t-on, ou néglige-t-on les appels à la juste réaction lancée avec insistance par des leaders d’opinion et la société civile, bien au fait de l’actualité sociopolitique nationale.
Cette situation créé, par conséquent, un environnement peu propice à la paix, à la cohésion sociale, à la tranquillité professionnelle, et donc au développement tant désiré dans les discours officiels. Opter pour une démarche ou une approche impartiale en faveur du peuple paraît incertain pour le pouvoir ivoirien, quoique la Côte d’Ivoire retiendra, qu’en 2017, des insurgés ont pu avoir une joyeuse suite à leurs revendications, armes à la main. Introduisant de fait, une discrimination fâcheuse pour la majorité des travailleurs du public en Côte d’Ivoire.
La situation perdurera si les positions demeurent ainsi tranchées. Les chefs religieux et autres autorités traditionnelles ne devaient plus attendre que le mal « s’engraisse » pour venir jouer aux pompiers. Ils s’assureront donc que le feu peut et doit s’éteindre maintenant dans ce secteur hautement stratégique de l’enseignement en Côte d’Ivoire. L’avenir du pays en dépend.