Les choses se corsent pour Maurice Kamto. Après son arrestation, le 28 janvier dernier, l’opposant camerounais a été inculpé, ce mardi 12 février, après les manifestations contre la réélection du Président Paul Biya.
Début d’une traque judiciaire pour Maurice Kamto et ses camarades ?
Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), et certains de ses camarades de l’opposition ont comparu, ce mardi, devant le Tribunal militaire de Yaoundé. Cette procédure judiciaire ouverte contre ces opposants fait suite à une série de manifestations contre le pouvoir, manifestations qui ont été sévèrement réprimées par les forces de l’ordre.
Aussi, le chef de file de l’opposition a été appréhendé, fin janvier, alors qu’il se trouvait au domicile d’Albert Dzongang, en compagnie d’autres militants alliés de son parti. Maurice Kamto et les 145 autres détenus ont par la suite été emmenés à la police judiciaire à Douala. Après deux semaines de détention, ces opposants sont arrivés devant le Tribunal militaire sous bonne escorte militaire, ce mardi.
Et là, ils ont été inculpés de «rébellion», «insurrection», «hostilité contre la patrie», «outrage contre le président», entre autres, sous le regard impuissant de 200 militants et sympathisants massés à l’extérieur des grilles du tribunal, car cette audience s’était déroulée quasiment à huis clos. Ils ont d’ailleurs été dispersés par les militaires.
Après quoi, Kamto, Penda Ekoka, Célestin Djamen, Alain Fogué, Albert Dzongang et leurs autres compagnons ont été conduits à la principale prison de Yaoundé. Ces opposants risquent de lourdes sanctions allant jusqu’à la peine de mort.
Me Emmanuel Simh, avocat des prévenus, a vigoureusement protesté contre cette inculpation, accusant le régime de Paul Biya d’utiliser la justice pour un règlement de compte politique. Il estime par ailleurs que la comparution de civils devant un tribunal militaire n’est rien d’autre que l’expression d’une prise d’otage.