La plateforme de l’opposition ivoirienne, Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) a estimé mardi que le gouvernement « hypothèque gravement l’avenir de la jeunesse », à travers des « mesures impopulaires, inefficaces, inapplicables et inadéquates », face aux mots d’ordre de grève qui paralysent le système éducatif depuis trois semaines.
« EDS s’interroge sur les motivations des autorités
« Il ne fait aucun doute que, par son incapacité à proposer pour l’école ivoiriennes des solutions idoines, le régime en place hypothèque gravement l’avenir de la jeunesse, facteur de développement durable », peut-on lire dans la déclaration de EDS, signée du président Georges Armand Ouégnin.
EDS a dépeint le « climat délétère » qui règne dans le système éducatif, caractérisé par une grève « largement suivie (plus de 80%) » lancée par la « quasi-totalité des syndicats » de l’éducation et une « cessation des cours à l’université Félix Houphouët Boigny (la plus grande du pays), en réaction à de lourdes sanctions disciplinaires prises à l’encontre de huit enseignants » membres de la CNEC (Coordination Nationale des Enseignants Chercheurs).
« La conséquence en est que l’école est bloquée et s’enlise dans une impasse qui fait ressurgir le spectre d’une année blanche », poursuit M. Ouégnin, qui dit avoir observé « un durcissement de la position des enseignants confrontés au silence assourdissant, ponctué de menaces, des autorités de tutelle quant à leurs revendications légitimes ».
« EDS s’interroge sur les motivations des autorités qui, en lieu et place d’une réponse claire aux revendications, se perd dans des mesures impopulaires, inefficaces, inapplicables et inadéquates », mentionne la note de la plateforme qui estime que la mesure du gouvernement visant la suppression des congés de février et le réaménagement des congés de Pâques pour « combler le déficit induit par la grève » ne peut « régler les effets d’une réalité quand la cause demeure ».
La plateforme a entre autres invité au gouvernement à « la prise en compte des revendications légitimes des enseignants » et à « tout mettre en œuvre pour sauver l’année académique ».
Les enseignants réclament entre autres la suppression des cours du mercredi, la finalisation de leur profil de carrière ou encore la revalorisation de l’indemnité de logement.