Neuf parlementaires français demandent au président Emmanuel Macron d’ »utiliser » ses « relations diplomatiques pour assurer la libération » de Amadou Vamoulke, l’ex-patron de l’office de radio et télévision du Cameroun (CRTV), poursuivi pour un détournement présumé de près de trois milliards FCFA, par le Tribunal criminel spécial (TCS) de Yaoundé, dans une lettre.
Des députés français sollicitent l’intervention de Macron pour libérer Vamoulke
Dans la lettre adressée à Macron, ces « neuf députés et sénateurs de sensibilités politiques diverses », demandent au chef de l’Etat français « d’utiliser (ses) relations diplomatiques privilégiées pour assurer (la) réhabilitation et (la) libération » de M. Vamoulke « au plus vite. »
L’ex-patron de la CRTV est poursuivi pour un détournement présumé de près de trois milliards FCFA, représentant le déficit de « report de trésorerie » à son arrivée à la tête de l’office de média public en janvier 2005, en co-action avec l’ex-ministre des Finances Polycarpe Abah Abah.
Le 29 juillet 2016, il a été placé sous un mandat de détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé, et plaidé non-coupable, à l’ouverture de son procès (31 juillet 2017).
Les parlementaires ont également exprimé leur « profonde inquiétude et vive incompréhension quant à sa détention illégale et à des seules fins politiques. »
Le Comité international pour la réhabilitation et la libération de Amadou Vamoulké (CIRLAV) et l’Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (AIDL), deux organisations qui soutiennent sa cause, dénoncent un « procès politique. »
Reporters sans frontières (RSF) qui a saisi le groupe de travail de l’Organisation des Nations unies sur la détention arbitraire de l’ex-patron de la CRTV, souhaite que l’organisation reconnaisse le caractère arbitraire de son incarcération.
« Son procès dure depuis 18 mois », après 16 renvois consécutifs, selon l’organisation, soutenant que « cette cabale judiciaire doit prendre fin. »
« Le juge d’instruction lui a notifié pour une deuxième affaire, une ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi », selon Me Alice Nkom (defense), précisant que « sur les sept inculpations qu’on lui reprochait, on en a abandonné une partie parce qu’il y avait d’autres personnes qu’on voulait sortir absolument et on a gardé l’autre partie, où on pouvait l’indexer tout seul. »
L’’ancien DG de la CRTV devrait comparaître le 1er mars devant le TCS, après « 16 renvois successifs », à la demande du ministère public pour ses réquisitions intermédiaires.
Créé en 2011, le TCS de Yaoundé est spécialisé dans la répression de la grande corruption, pour des montants à partir de 50 millions FCFA.