Les enseignants burkinabè, réunis au sein de la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), ont annoncé samedi à Ouagadougou la suspension de leur mot d’ordre de grève lancé depuis décembre, ce qui induit la reprise des évaluations scolaires dès lundi, évoquant le « nouvel esprit de dialogue » du gouvernement face à leurs revendications, lors d’une conférence de presse.
Les enseignants Burkinabè reprennent le chemin des classes
« La Cnse décide de la suspension de son mot d’ordre en cours (pour) une durée de deux mois », a indiqué le coordonnateur Bonaventure Bélem, ajoutant que la décision des enseignants est motivée par le « nouvel esprit de dialogue » du gouvernement, face à la presse.
Cette suspension vise à rétablir un « certain équilibre » afin que les échanges avec le gouvernement se fassent « sans a priori », car maintenir le mot d’ordre pourrait constituer une « pression supplémentaire » de la Coordination, a expliqué M. Bélem, qui a assuré que le mouvement sera « levé » en cas de « satisfaction » des revendications au bout des deux prochains mois.
Pour ce qui est de l’année scolaire, il a affirmé que la Cnse « n’est pas dans une logique de réorganisation » du planning et ne compte pas demander à ses membres de « faire des efforts supplémentaires pour rattraper les notes », rappelant que l’année dernière, les enseignants ont été « victimes de coupures pour fait de grève », alors qu’ils avaient « sacrifié (leurs) vacances » pour rattraper le temps perdu.
Début décembre 2018 la CNSE a appelé à la suspension des évaluations scolaires, puis a durci plus tard son mouvement en y ajoutant le « non traitement des dossiers d’examen et concours » du primaire au secondaire ou encore « l’arrêt du traitement et la transmission du courrier (données statistiques, rapports trimestriels) » entre autres, dans le but d’ »exiger un traitement diligent du protocole » d’accord signé en janvier 2018 avec le gouvernement.