Fatou Bensouda avait vigoureusement protesté contre la décision d’acquittement et de mise en liberté immédiate de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé prononcé par les juges de première instance. La procureure entend donc interjeter appel de cette décision.
Fatou Bensouda ne lâche toujours pas Gbagbo et Blé Goudé
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont effectivement été libérés de la prison de Scheveningen, ce 1er février 2019. La Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) s’était en effet alignée sur la position du bureau du procureur, en prononçant la liberté conditionnelle pour les deux détenus ivoiriens. L’ancien président ivoirien et l’ancien leader des jeunes patriotes devront par ailleurs être conduits dans des pays non loin de La Haye, où ils seront soumis à des conditions restrictives de liberté.
« Nous prenons acte de la décision de la chambre d’appel », avait alors déclaré Fatou Bensouda. Précisant à toutes fins utiles qu’ « il s’agit de veiller à ce que messieurs Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé se représentent devant la Cour si leur procès devait se poursuivre ».
La procureure de la CPI indique cependant que « l’accusation peut toujours faire appel de la décision du 15 janvier d’acquitter messieurs Gbagbo et Blé Goudé des graves accusations portées contre eux ». Puis, elle ajoute : « À ce stade, l’équipe de l’accusation attend toujours que les juges de la Chambre de première instance communiquent leur décision écrite, accompagnée des motifs juridiques justifiant leur décision d’acquittement. Ce n’est qu’après un examen et une analyse approfondis de ces motifs que mon bureau va décider ou non d’interjeter appel. »
C’est donc dire que le bureau du procureur est toujours aux trousses de MM. Gbagbo et Blé Goudé. Mais cette première phase du procès n’a vu que le passage des (82) témoins à charge. Si le procès devrait continuer, ce sera désormais au tour des témoins de la défense de venir dire leur part de vérité sur les évènements de la crise postélectorale.