La libération prochaine de Laurent Gbagbo suscite des commentaires dans toutes les couches de la société, y compris au sommet de l’Etat. Dans un entretien accordé au Figaro, le ministre Hamed Bakayoko a donné son opinion sur la situation de l’ancien président ivoirien.
Libération de Gbagbo, Hamed Bakayoko rassure ses compatriotes
Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé attendent une audience décisive, ce 1er février 2019. Acquittés en première instance, l’ancien président ivoirien et son bras droit sont désormais soumis aux juges de la Cour d’Appel, suite à un appel du procureur, pour savoir s’ils seront maintenus en détention ou immédiatement libérés, selon le verdict du juge-président Cuno Tarfusser et ses deux assesseurs de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI).
Quoi qu’il en soit, cette libération avait engendré des réactions mitigées en Côte d’Ivoire. Alors que certains Ivoiriens se réjouissent de la décision des juges d’acquitter leurs deux compatriotes incarcérés à La Haye, et estiment que cette décision favorisera assurément la réconciliation nationale, d’autres par contre protestent vigoureusement contre ce verdict. Présentés comme des victimes de la crise postélectorale, ces derniers crient à l’impunité et indiquent être des laissés-pour-compte.
Hamed Bakayoko, ministre ivoirien de la Défense, est cependant monté au créneau pour donner son opinion sur la question.
« Nous ne souhaitons pas commenter les décisions de la justice internationale », a-t-il déclaré d’entrée, avant d’ajouter :
« Nos partisans ont été confrontés à Laurent Gbagbo lorsque celui-ci était au pouvoir. Nous ne sommes pas impressionnés. Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête. » Il précise toutefois que cette libération ne doit pas être source d’instabilité pour la Côte d’Ivoire. « En revanche, ce que nous disons, c’est que ces décisions ne doivent pas être source de déstabilisation et de désordre. Les Ivoiriens ne veulent pas d’un retour en arrière », a-t-il plaidé.
Les Ivoiriens et autres Africains qui suivent ce procès de bout en bout retiennent donc leur souffle pour savoir quelle sera la décision qui tombera le vendredi prochain.