Guillaume Soro a adressé un courrier au Procureur de la République pour demander la suspension des poursuites contre les Députés Alain Lobognon et Jacques Ehouo. Le Chef du Parlement a donc pris deux arrêtés pour traduire cette volonté de soutien à ses collègues.
Guillaume Soro prend l’affaire Ehouo et Lobognon à bras-le-corps
Pas question pour Guillaume Soro de laisser ses collègues Députés être poursuivis par la justice ivoirienne alors qu’ils bénéficient de l’immunité parlementaire. Aussi, le Président de l’Assemblée nationale entend donc se poser en bouclier pour protéger les membres du Parlement ivoirien. Il a par ailleurs appelé les autres Députés à la solidarité, car, argumente-t-il, « cela n’arrive pas qu’aux autres ».
Soro Guillaume a à cet effet décidé d’être dans la première ligne de front pour défendre le Député-Maire du Plateau, Jacques Gabriel Ehouo, qui est poursuivi pour détournement de deniers publics, et le Député de Fresco, Alain Lobognon, placé en détention pour « divulgation de fausses informations. » Il a donc pris deux arrêtés pour demander au Procureur de suspendre les procédures judiciaires contre ces deux élus.
Dans le premier arrêté, il est stipulé : « Arrêté N° 01/AN/B portant suspension de la détention et des poursuites contre le député Lobognon Agnima Alain Michel. Le bureau de l’Assemblée nationale réuni au palais de l’Assemblée nationale le mercredi 16 janvier 2019, vu la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant constitution de la république de Côte d’Ivoire ; vu la résolution n°005 A du 27 juillet 2018 portant règlement de l’Assemblée nationale. Apres en avoir délibéré ainsi que l’indique le procès-verbal de la réunion, les différents membres du bureau entendus, arrête, article 1 : il est requis la suspension de la détention et des poursuites contre le député Lobognon Agnima Alain Michel (…). »
Quant au second arrêté, il indique : « Arrêté N° 02 /AN/ B portant rejet de la requête du Procureur de la république. Le bureau de l’Assemblée nationale réuni au palais de l’Assemblée nationale le mercredi 16 janvier 2019, vu la loi n° 2016-886 du 8 novembre 2016 portant constitution de la république de Côte d’Ivoire ; vu la résolution n°005 A du 27 juillet 2018 portant règlement de l’Assemblée nationale. Apres en avoir délibéré ainsi que l’indique le procès-verbal de la réunion, les différents membres du bureau entendus, arrête, article 1 : la requête du Procureur de la république tendant à obtenir l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale pour arrêter le député Ehouo Jacques Gabriel Martial est rejetée. Article 2 : le bureau de l’Assemblée nationale requiert la suspension des poursuites contre le député Ehouo Jacques Gabriel Martial (…) ».
A travers ce courrier adressé au Procureur, le Député de Ferkessédougou démontre à souhait qu’il est à fond dans la défense de ses collègues Députés, même si des rumeurs persistantes l’annonce sur le départ de la Présidence de l’Assemblée nationale.
Eu égard au principe de la séparation des pouvoirs, le Procureur de la République (pouvoir judiciaire) se pliera-t-il aux injonctions du Président de l’Assemblée nationale (pouvoir législatif ?