Certaines populations du septentrion ivoirien n’approuvent pas la libération de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé prononcée par la CPI. Celles-ci ont pris d’assaut les rues de Bouaké et de Korhogo pour manifester leur mécontentement.
Réactions contrastées après l’acquittement de Laurent Gbagbo
Liesses populaires, scènes de joie et de soulagement, décrispation et appel à la réconciliation nationale, tel est le tableau présenté par les partisans de Laurent Gbagbo, qui se réjouissent de l’acquittement de l’ancien président ivoirien.
Bruyantes manifestations de rue, des pneus brûlés sur des artères principales obstruant la circulation, mécontentements et menaces de reprise de la guerre, tels sont à rebours des réactions de personnes qui se présentent comme victimes de la crise postélectorale et qui protestent vigoureusement contre la libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
A Abobo (commune populaire de la ville d’Abidjan), à Bouaké (centre) et à Korhogo (nord), localités favorables au Président Alassane Ouattara, des centaines de manifestants ont en effet pris d’assaut les rues, les 16 et 17 janvier, pour demander à la Cour pénale internationale (CPI) de s’abstenir de libérer les deux leaders politiques ivoiriens.
« Si la CPI libère Laurent Gbagbo la guerre va reprendre en Côte d’Ivoire »; « On nous dit qu’il (Laurent Gbagbo) est innocent. Et les 3 000 morts, qu’on nous dise qui en est l’auteur ! »; « Si la CPI veut la paix en Côte d’Ivoire, alors qu’elle garde Laurent Gbagbo là-bas »; telles étaient entre autres les cris d’indignation que l’on pouvait entendre chez les manifestants.
A noter que ces manifestants étaient encadrés par la police nationale.
Rappelons à toutes fins utiles que les juges de la chambre préliminaire I de la CPI avait prononcé l’acquittement et la libération immédiate de MM. Gbagbo et Blé Goudé. Cependant, suite à l’appel du Procureur, cette décision de libération a été suspendue.