La tension était à son comble, ce mardi 15 janvier, dans la salle d’audience de la Chambre préliminaire I de la CPI. Dès que Cuno Tarfusser a prononcé la libération immédiate de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, c’était un véritable vacarme dans le public venu assister au procès. Le juge italien a donc menacé d’évacuer la salle.
Cuno Tarfusser s’en prend au public de la CPI
Le verdict est tombé et il est imparable. Sur la base de l’évaluation des preuves produites par le bureau du procureur, les juges de la CPI, à la majorité de deux sur trois, ont décidé d’acquitter Charles Blé Goudé et Laurent Gbagbo des charges dont ils étaient accusés.
Ainsi que l’a déclaré le juge-président Cuno Tarfusser dans son exposé : « La Chambre, à la majorité de ses membres, dit que le procureur ne s’est pas acquitté de la charge de la preuve conformément à la norme applicable tel que prévu à l’Article 66 du Statut de Rome. Fait droit aux demandes d’acquittement présentées par les défenses de Laurent Gbagbo et celle de Charles Blé Goudé concernant l’ensemble des charges. Ordonne la mise en liberté immédiates des deux accusés. »
A peine cette dernière phrase prononcée que les nombreux partisans de l’ancien Président Laurent Gbagbo, qui avaient pris d’assaut la galerie de la salle d’audience, se sont mis à jubiler bruyamment, empêchant ainsi le bon déroulement de l’audience. En dépit des grands signes de Me Zokou Seri pour calmer ces pro-Gbagbo, le vacarme devenait de plus en plus grand.
Le juge Cuno Tarfusser a alors tapé du poing sur la table à s’adressant à l’auditoire. « S’il vous plaît… s’il vous plaît … s’il vous plaît, je demande au public de bien vouloir s’assoir, sinon je devrais faire évacuer la galerie », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « S’il vous plaît, je vous invite à vous assoir et à adopter un comportement approprié. »
Cette mise en liberté est certes faite « sous réserve de toute demande du procureur », n’empêche que la joie était à son comble aussi bien dans la salle d’audience, à La Haye, en Europe, en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, où les Ivoiriens attendent impatiemment le retour des deux leaders politiques.