Le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé amorce un virage très important, ce mardi 15 janvier. Les deux Ivoiriens poursuivis par la CPI joue du quitte ou double lors de cette audience décisive. C’est en attendant ce jour que Steve Beko, un cyber activiste pro-Gbagbo a sorti sa plume pour écrire cette lettre émouvante à son leader.
Steve Beko fait pleurer les partisans de Laurent Gbagbo
Voici le courrier que Steve Beko a adressé à l’ancien Président Laurent Gbagbo sur sa page Facebook.
EN ATTENDANT DEMAIN…
Camarade président,
C’est demain que les juges de la CPI se prononceront sur ton cas. J’utilise ce vocable car pour eux, tu n’es qu’un cas mais pour nous, tu es la concentration de toutes nos frustrations mais surtout de toutes nos espérances.
Camarade président,
Depuis qu’ils t’ont envoyé au pays des blancs pour t’éloigner de la chaleur de ton peuple, tu as dû être agréablement surpris de la ténacité de celui-ci. Sans soutien international, sans moyens financiers, sans médias puissants mais surtout sans armes, ton peuple a continué de clamer ton innocence au point de les agacer durablement.
Camarade président,
Demain, ils diront ce qu’ils pensent! Si la nouvelle est bonne tu verras la joie et le bonheur se répandre aux quatre coins du pays et certainement du continent africain. Si elle est mauvaise, nous retrousserons nos manches pour d’autres batailles jusqu’à obtenir la vérité. Parce que c’est elle et rien d’autres que nous recherchons.
Camarade président,
Ils sont souvent surpris de notre fidélité à ton égard. Ils nous accusent de te déifier. Ils se trompent. Nous te sommes fidèles parce que tu nous es fidèle. Une fois, en classe de 3ème que je me plaignais suite à une bastonnade policière consécutive à une grève, mon oncle m’a dit: » réjouis-toi d’avoir été bastonné en multipartisme. Demain des journaux dénonceront et des leaders politiques élèveront la voix. Sous le parti unique, non seulement tu aurais été bastonné mais le lendemain, moi ton oncle, le préfet m’aurait reçu afin que je m’excuse et que je le remercie de t’avoir donné une bonne correction ». Comment ne pas t’être reconnaissant de nous avoir fait entrer en multipartisme!
Camarade président,
Nous te sommes fidèles parce que tu nous es fidèle. Quand début avril 2011, tu as demandé aux militaires qui défendaient encore ta résidence de rompre les rangs pour sauver leur vie, tu venais ainsi d’accepter de casser ta dernière protection et de te livrer aux masques blancs qui bombardaient depuis des jours. Tu aurais pu nous abandonner et négocier un lieu sûr pour ta famille et toi. Mais tu nous es resté fidèle.
Camarade président,
Si demain, les nouvelles sont bonnes tu verras dans les rues du pays des Cissé, des Kouamé, des Essoin, des Lago, des Nasser parce qu’en dépit de tout, ils n’ont pas réussi à casser ton peuple. Camarade président, quand les artistes qui étaient les habitués du palais se sont tus, c’est un jeune chanteur se nommant Fofana qui a osé demander ta libération. Tout est dans la symbolique.
Camarade président,
Si demain, les nouvelles sont bonnes et si c’est la volonté de Dieu et de ton peuple, nous signerons un autre bail pour 5 ans et nous pourrons à nouveau dire: » Bonjour M. Le président ». Le « Camarade » disparaîtra. Mais nous seront encore là pour te critiquer car tu n’es pas chef mais un leader.
Bonne nuit camarade président et à demain! Inch Allah!