La victoire proclamée de Félix Tshisekedi par la CENI ne passe pour l’instant pas du côté de l’opposition et de la communauté internationale. Face à une crise postélectorale en gestation, la SADC propose ses solutions pour épargner à la RDC le chaos.
La SADC propose le recomptage et un gouvernement d’union nationale
A l’issue de la présidentielle du 30 décembre dernier, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a proclamé Félix Tshisekedi vainqueur de ce scrutin à 38,6% des voix. Quant au candidat de la coalition Lamuka de l’opposition, Martin Fayulu, il arrive en seconde position avec 34,8%. Cependant, ce dernier conteste vigoureusement la victoire attribuée à Tshisekedi fils. M. Fayulu déclare d’ailleurs que c’est lui le véritable vainqueur avec 61% du suffrage. Il est soutenu dans sa position par la CENCO, la Belgique et la France.
Dans ce bras de fer postélectoral, la RDC a déjà connu des manifestations qui se sont soldées par des pertes en vies humaines, des blessés et de nombreux dégâts matériels. Cette tension naissante est pourtant loin d’avoir atteint son point culminant, dans la mesure où le camp Fayulu espère toujours que la Cour constitutionnelle se prononcera favorablement sur le recours déposé par celui qui a été proclamé deuxième de la présidentielle.
Face aux risques d’affrontements et surtout de chaos que coure la République démocratique du Congo (RDC), la Communauté de développement de l’Afrique centrale (SADC) appelle les acteurs politiques à « envisager un règlement politique négocié ».
Le président zambien Edgar Lungu propose donc « un recomptage des voix qui permettrait de rassurer les gagnants et les perdants ». Il est soutenu sur cette voie de sortie de crise par Christoph Vogel du groupe des experts onusiens, qui propose pour sa part « un recomptage public et transparent » des élections générales (présidentielle, législatives et provinciales) pour rassurer tous les acteurs.
La SADC propose par ailleurs un gouvernement d’union nationale. Cependant, cette solution n’est pas approuvée par la société civile congolaise. La Lucha, mouvement citoyen congolais, estime que « depuis les concertations nationales de septembre 2013, la RDC connaît des gouvernements d’union nationale, mais cela n’a jamais été un succès ». Avant d’ajouter : « On ne peut pas vouloir la démocratie et accepter continuellement une solution qui viole le droit du peuple à désigner ses dirigeants. Ce n’est pas comme ça qu’on peut construire un système démocratique durable ».