Invitée de l’APDH jeudi dernier, Simone Gbagbo a donné sa recette pour aller à une réconciliation vraie. Pour l’ancienne première dame, cela passe nécessairement par une justice équitable et qui traite les dossiers en profondeur.
Simone Gbagbo, une réconciliation par la justice
Bénéficiaire d’une ordonnance d’amnistie prise par le Président Alassane Ouattara à la veille de la fête de l’Indépendance, Simone Gbagbo s’est assignée pour mission de réconcilier les Ivoiriens. A cet effet, l’ex-première dame ne manque aucune occasion pour appeler ses compatriotes à faire table rase du passé, à panser les coeurs et à apprendre à revivre ensemble en s’acceptant mutuellement. Cependant, l’ancienne Députée d’Abobo est consciente que cela ne sera véritablement pas aisée, tant les blessures et les frustrations sont profondes.
Voilà pourquoi elle insiste sur une volonté individuelle de chaque citoyen d’aller à la réconciliation avant de l’étendre aux communautés et à la Nation toute entière. Cependant, sans occulter la force de la volonté politique, la vice-présidente du FPI indique que chaque Ivoirien se doit de s’impliquer effectivement.
Elle précise néanmoins que la justice joue un rôle primordial. « Si on ne fait pas ce débat, quelles que soit les décisions prises là-haut les choses ne marcheraient pas. Aussi, ceux qui ont fait la prison ont besoin de savoir, pourquoi tout cela nous est arrivé », a-t-elle indiqué, avant de poursuivre :
« Ceux qui sont innocents, il est vrai que la grande amnistie vient les libérer, mais ne résout pas tous leurs problèmes. De même que pour les victimes, ils ont besoin de savoir. Il est important d’insister sur la nécessité de la vérité. Mais pour moi, la question essentielle reste véritablement la question de la justice. »
Puis, elle ajoute : « Ce qui maintient un pays, une nation dans l’ordre, la sécurité et la paix, c’est la justice. Comment est-elle est appliquée, comment est-ce qu’elle est vécue. Dans un pays, c’est la justice. L’économie bien sûr va permettre d’avoir des ressources pour vivre, mais si votre justice n’est pas juste, vous avez beau être riche, vous allez déstabiliser l’économie. Il est donc important d’insister sur la manifestation de la justice et l’application de celle-ci sur les mises en cause. Ensuite faire face aux questions qui sont également importantes comme la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). »
Notons que Mme Simone Ehivet Gbagbo était accompagnée pour la circonstance par Sébastien Dano Djédjé, l’ancien ministre de la Réconciliation de l’ancien Président Laurent Gbagbo.