Le porte-parole du gouvernement ivoirien, Sidi Touré a indiqué mercredi à Abidjan qu’installer le nouveau maire élu du Plateau (centre des affaires d’Abidjan), Jacques Ehouo soupçonné de détournement de fonds publics pourrait « freiner » les enquêtes, après un conseil des ministres.
Jacques Ehouo sera installé après les enquêtes affirme Sidi Touré
« Installer un conseil dans un tel contexte pourrait laisser le conseil dans une situation qui pourrait freiner l’exécution de la mission judiciaire », a dit M. Touré.
Le 13 décembre, l’installation du nouveau maire élu du Plateau, Jacque Ehouo n’avait pas eu lieu et avait été reportée « à une date ultérieure ». Mais finalement, le préfet du département d’Abidjan, Vincent Toh Bi a été investi maire par intérim pour « assurer la continuité du service public ».
« La mise sous tutelle n’est pas une mesure exceptionnelle (…) c’est une mesure qui est prévue par loi », a précisé M. Touré, évoquant les cas de « Bonoua (Sud de la Côte d’Ivoire) et Saïoua (Ouest ivoirien) en 1991 ».
Le 11 décembre, le maire intérimaire du Plateau, Jacques Yapi, « a saisi le parquet d’une plainte contre inconnu, pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux et blanchiment de capitaux. (…) Auditionné par les enquêteurs, le plaignant, a mis en cause » le maire révoqué Noël Akossi Bendjo et son neveu Jacques Ehouo.
M. Ehouo, est suspecté d’avoir détourné plus de 6 milliards de Fcfa entre 2008 et 2017 dans des manœuvres financières entre sa société Neg-Com et la mairie dirigée alors par son oncle M. Bendjo.
M. Ehouo a été « énormément cité » dans cette affaire et « pour éviter un mélange du genre il a été prévu que justice se fasse et que la procédure judiciaire aille jusqu’à son terme », a dit le porte-parole du gouvernement.
A la Suite d’une convocation du procureur de la république, Richard Adou, en vue de son audition le 03 janvier, les avocats de M. Ehouo ont refusé que leur client y réponde évoquant son statut de député.
Pour M. Touré, « si tant est qu’il n’y a rien à cacher que (ces personnes) se rendent disponible auprès du procureur qui pourra les entendre et passer à une autre étape de la procédure pour que le conseil s’installe normalement ».