Le président burkinabè Roch Kaboré a affirmé samedi que « rien ne peut justifier (la) violence meurtrière » observée lors des affrontements inter-communautaires qui ont suivi l’attaque du village de Yirgou-Foulbé (commune de Barsalogho, région du Centre-nord), évoquant un bilan de « 47 morts », lors d’une visite sur les lieux.
Roch Kaboré condamne l’attaque du village
Dans la nuit de lundi à mardi, des « terroristes » ont abattu sept personnes à Yirgou-Foulbé dont le chef du village, « avant de prendre la fuite », a rapporté le gouvernement, ajoutant que « la poursuite des terroristes par les populations a eu pour corollaires des exactions et des pertes en vie humaines au sein de la communauté peuhle (accusée d’être de connivence avec les agresseurs) dans différentes localités ».
« Rien, absolument rien ne peut justifier cette violence meurtrière. Le Burkina Faso est un seul peuple, nous sommes unis et notre pire ennemi c’est le terrorisme », a affirmé M. Kaboré, après une rencontre avec les populations, appelant à ne « pas faire d’amalgame (et) éviter la stigmatisation ».
Arrivé à Yirgou aux environs de 12h (GMT et heure locale) il a dit être venu « constater l’ampleur des dégâts aussi bien humains que matériels (…) dans ce village et les villages alentours, appartenant à la commune de Barsalogho et à la commune de Arbinda (province du Soum, Sahel).
« Le combat communautaire qui s’est mené ici a été dévastateur », a ajouté Roch Kaboré, citant « 47 morts » et évoquant des mesures pour « faciliter (la) réinsertion » des habitants qui « errent dans l’ensemble du village ».
M. Kaboré, qui a par ailleurs assuré avoir donné des instructions pour le renforcement de la sécurité dans ces zones, a invité les populations à « faire en sorte que de tels actes ne soient pas réitérés », car « force reste à la loi », tout en souhaitant que les différentes communautés de ces communes « se retrouvent, se reparlent, vivent ensemble ».
Vendredi, le porte-parole du gouvernement Rémis Dandjinou avait annoncé 46 morts (deux jours après un premier bilan officiel faisant état de 14 morts) et « la mise à disposition d’un minimum vital » en faveur des victimes, de même qu’une « prise en compte des blessés ».
Le 31 décembre, le président Roch Marc Christian Kaboré a décrété l’Etat d’urgence dans deux régions entières (l’Est et le Sahel), de même que dans cinq provinces, notamment la Kossi, le Sourou (Boucle du Mouhoun), le Koulpélogo (Centre-est), le Kénédougou (Hauts-bassins) et le Lorum (Nord) dans l’objectif d’ »assurer avec sérénité et efficacité la lutte contre le terrorisme » auquel le Burkina fait face depuis trois ans.