Le Front populaire ivoirien (FPI, opposition) a encouragé dimanche le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-mouvance présidentielle), « à ne pas se laisser voler sa victoire » à l’issue des élections municipales du 16 décembre, et appelle à la « reforme dirigeante de la CEI« , dans un communiqué.
« Le FPI Salue et félicite le PDCI-RDA pour sa victoire épique à Port-Bouet et l’encourage à ne pas se laisser voler sa victoire à Grand-Bassamindique la note.
L’intégralité du Communiqué:
DECLARATION DU FRONT POPULAIRE IVOIRIEN RELATIVE A LA PROCLAMATION DES RESULTATS DES ELECTIONS LOCALES PARTIEIELLES DE DECEMBRE 2018
A la suite des recours exercés auprès de la Chambre administrative de la Cour Suprême par certains candidats aux élections régionales et municipales du 13 octobre 2018, celles-ci ont été reprises dans 02 régions , le Guemon et le Loh-Djiboua, ainsi que dans 06 communes que sont Bingerville, Boko, Grand-Bassam, Lakota, Port-Bouet et Rubino.
Ces élections organisées le dimanche 16 décembre 2018 ont été émaillées d’actes de violences, malgré la présence des observateurs nationaux et internationaux, et le déploiement effectif et visible des forces de l’ordre et de sécurité.
L’on a enregistré la présence de loubards armés d’armes blanches aux alentours de certains lieux de vote pour empêcher des électeurs d’exercer leur droit de vote. Certains ont fait l’objet d’agression physique. Des centres de vote ont été attaqués, des bureaux de vote ont été vandalisés, des urnes et divers matériels électoraux ont été saccagés. Ce triste état des lieux relevés par l’ensemble des observateurs montre au grand jour le caractère anti démocratique du gouvernement d’Alassane Ouattara prêt à utiliser la violence pour se construire une prétendue majorité.
Cette situation interpelle le FPI et tous les démocrates ivoiriens sur les conditions d’élections sans violences dans notre pays. Elle interroge tous les démocrates notamment sur la problématique de la sécurisation des élections, la maitrise du processus électoral par la Commission Electorale Indépendante (CEI) condamnée par la Cour Africaine des Droits de l’Homme et dont toute la nation attend la réforme.
A l’évidence, les élections du 16 décembre 2018 confirment davantage le recul démocratique dans notre pays et révèle de nouveau l’incapacité du pouvoir en place à garantir des élections apaisées en Côte d’Ivoire.
Face à cette situation inadmissible, le FPI:
– Exprime sa compassion aux personnes qui ont été les malheureuses victimes de ces violences sauvages
– Dénonce vigoureusement et condamne fermement toues ces violences et les fraudes qui ont entaché ces élections
– Demande instamment des sanctions fermes contre tous les fauteurs de troubles et leurs mandants
– Salue et félicite le PDCI-RDA pour sa victoire épique à Port-Bouet et l’encourage à ne pas se laisser voler sa victoire à Grand-Bassam,
– Interpelle l’opinion nationale et internationale sur la nécessité de reformer en profondeur la CEI et le Code électoral pour garantir des élections transparentes, crédibles et apaisées en Côte d’Ivoire,
– Exige du gouvernement la réforme dirigeante de la CEI et du Code électorale afin de mieux préparer les élections de 2020,
– Invite les ivoiriens et la communauté internationale à rester mobilisés pour créer les conditions d’un retour à un état démocratique en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan le 23 décembre 2018
Pour le FPI, La Secrétaire Générale et Porte-parole
Agnès Monnet