Djibril Bassolé, l’un des principaux accusés au procès du putsch manqué du 16 septembre 2015 au Burkina Faso a admis vendredi avoir échangé « régulièrement » avec le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro , évoquant une entraide mutuelle a propos du programme de désarmement « DDR », à la barre vendredi.
« Avec Guillaume Soro, de manière générale, nous nous appelions très régulièrement, nous échangions pour voir comment nous pouvions nous entraider », a affirmé le général Bassolé.
Il a qualifié de « fabriqués et manipulés à dessein » les enregistrements téléphoniques présumés le mettant en cause dans la tentative de coup d’État, estimant que ces écoutes entre lui et le président de l’Assemblée nationale ne « proviennent pas d’une interception classique ».
Sans vouloir « dire avec précision » ce qu’ils se disaient, Djibril Bassolé a relevé que Guillaume Soro « était en contact pratiquement avec tout le monde, y compris (l’ex-premier ministre) Yacouba Isaac Zida, qu’il dit avoir « connu grâce » au président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
M. Soro et moi « avons beaucoup parlé du DDR. Le RSP (ex-régiment de sécurité présidentielle, unité d’élite) ne rentre pas forcément dans les critères, il fallait sauver les meubles », s’est défendu le général Bassolé.
Au sujet des enregistrements téléphoniques présumés mettant en cause le général Bassolé et le président de l’Assemblée nationale, dans la tentative de coup d’État.
Mercredi, l’ex-ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré a plaidé « non-coupable », après la lecture des chefs d’accusation portés à son encontre, dont l’attentat à la sûreté de l’Etat.
Son avocat Maître Dieudonné Bonkoungou a annoncé qu’une plainte a été déposée pour « faux, déclaration de faux » portant principalement sur le rapport d’expertise des écoutes téléphoniques, sur lequel reposent la plupart des accusations à l’encontre de son client.
Fin septembre 2016, la justice avait demandé à l’expert allemand Hermann Künzel d’analyser les enregistrements téléphoniques présumés mettant en cause le général Bassolé et le président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro, dans la tentative de coup d’État.
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué de septembre 2015.
L’audience a été suspendue vendredi et devrait reprendre le 07 janvier.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 14 morts et une quarantaine de blessés.