Le porte-parole du gouvernement camerounais Issa Tchiroma, a estimé jeudi, à Yaoundé que le moment était venu pour mettre un terme à la crise qui prévaut depuis plus d’un an dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, lors d’une conférence de presse.
Tchiroma appelle à l’union autour des valeurs fondamentales
« Le moment est venu pour mettre un terme à cet épisode d’égarement pour retrouver ce qui n’aurait jamais dû cesser de nous fédérer autour des valeurs fondamentales de notre cher et beau pays la paix, l’unité, la tolérance, la solidarité et le désir de vivre ensemble », a déclaré M. Tchiroma. Face à la presse, le porte-parole du gouvernement est revenu sur les mesures prises par le chef de l’Etat, Paul Biya pour la résolution de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest dont l’arrêt des poursuites contre 289 personnes poursuivies devant les tribunaux militaires pour des délits.
Cette mesure est intervenue deux semaines après la création du comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR), afin d' »accueillir et de désarmer les ex-combattants » du groupe islamiste « Boko Haram et des groupes armés des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest », de « collecter » leurs armes, et d' »aider à la réinsertion dans la vie civile ».
Selon le ministre de la Défense, la décision « ne concerne pas les criminels, assassins, autres terroristes, commanditaires et planificateurs de la crise. »Le 6 novembre, M.Biya, réélu pour un septième mandat à la tête du Cameroun, à l’issue de la présidentielle du 7 octobre, avait demandé aux sécessionnistes de déposer les armes et de « retrouver le droit chemin ». » A nos compatriotes qui auraient pu se laisser berner par des vendeurs d’illusion, « Il est temps de saisir la main tendue du président », a ajouté Issa Tchiroma.
Depuis fin 2016, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique. Débutée par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », elle s’est muée en conflit armé. Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés qui réclament leur indépendance sont devenus quasi-quotidiens, occasionnant la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraignant plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles, selon plusieurs ONG.