Le chef de l’Etat camerounais Paul Biya, a ordonné l’arrêt des poursuites devant les tribunaux militaires contre 289 détenus arrêtés pour des délits commis dans le cadre de la crise anglophone, a annoncé vendredi le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, dans une note.
Paul Biya accorde une grâce présidentielle à des détenus
« Le président Biya a décidé de l’arrêt des poursuites pendantes devant les tribunaux militaires contre un certain nombre de personnes arrêtées de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest », indique M. Ngoh Ngoh, précisant que « 289 détenus sont concernés par cette décision. »
Cette mesure intervient deux semaines après la création du comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR), afin d' »accueillir et de désarmer les ex-combattants » du groupe islamiste « Boko Haram et des groupes armés des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest », de « collecter » leurs armes, et d' »aider à la réinsertion dans la vie civile ».
Elle procède de (la) volonté (de M. Biya) de permettre à ceux de nos jeunes compatriotes de ces deux régions désireux de renoncer à la violence et de revenir dans le droit chemin de pouvoir de nouveau participer à la grande œuvre de construction nationale », selon le secrétaire général de la présidence.
Le 6 novembre, le chef de l’Etat Biya, réélu pour un septième mandat à la tête du Cameroun, à l’issue de la présidentielle du 7 octobre, avait demandé aux sécessionnistes de déposer les armes et de « retrouver le droit chemin ».
Depuis fin 2016, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique. Débutée par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », elle s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés qui réclament leur indépendance sont devenus quasi-quotidiens.
Paul Biya « réaffirme sa détermination à poursuivre sans relâche ses efforts dans la recherche des voies et moyens d’une résolution pacifique de la crise », souligne le communiqué.
Le conflit a occasionné la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraint plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles, selon Amnesty.