Le procureur a proposé jeudi des « conditions strictes » d’une éventuelle mise en liberté provisoire de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé, jugés pour « crimes contre l’humanité » à la Cour pénale internationale (CPI), évoquant un « risque de fuite ».
Libération provisoire de Laurent Gbagbo et Blé Goudé conditionnée
Une audience pour se prononcer sur la libération MM. Gbagbo et Blé Goudé s’est ouverte jeudi à la CPI, à l’initiative de deux des trois juges en charge de leur procès.
Pour Eric Mc Donald, le substitut du procureur, la détention de M. Gbagbo devrait « se prolonger pour garantir » sa présence à son procès, évoquant « un réseau de supporters » qui pourraient l’aider à s’échapper.
Concernant M. Blé Goudé, Mc Donald a aussi fait état de l’existence « d’un réseau », présentant de fausses pièces d’identité.
Il a soumis des « conditions strictes de mise en liberté provisoire » qui visent trois objectifs notamment « la protection de l’intégrité de la procédure en cours, le risque de non-comparution ».
En cas de liberté provisoire, Laurent Gbagbo « ne devrait pas être mis en liberté » dans son pays la Côte d’Ivoire, mais dans un Etat signataire du « statut de Rome proche de la CPI, selon le procureur.
Il a proposé pour l’ex-président ivoirien, « un bracelet électronique avec GPS » et qu’il ne puisse pas effectuer de déplacement « en dehors » de sa résidence territoriale et une « surveillance » pour Charles Blé Goudé.
La défense de Laurent Gbagbo a rejeté « l’idée d’existence d’un réseau et d’un risque de fuite qui n’est fondé sur rien ».
« Dans quel monde, un homme de 73 ans, connu, souffrant de pathologie » pourrait avoir l’idée de vivre « dans la clandestinité », s’est interrogé Me Emmanuel Altit.
Me Altit a rappelé que M. Gbagbo a « réaffirmé à plusieurs reprises qu’il n’a aucune intention de fuir » et qu’il est à la CPI « pour que la vérité soit dite ».
« La chambre dispose de toutes les informations pour rendre une décision rapidement », a dit le juge président Cuno Tarfusser, qui a renvoyé l’audience à vendredi.
« L’audience de ce jour, conforte ma foi en la libération de Laurent », a écrit son épouse Simone Gbagbo sur sa page Facebook.
Dans la matinée, l’avocat de l’ex-première dame, Me Rodrigue Dadjé avait quant à lui posté que la « libération provisoire de Laurent Gbagbo et de son fils Blé Goudé est aujourd’hui devenue quasi acquise, sauf revirement exceptionnel de dernière minute ».
La demande de mise en liberté conditionnelle de Laurent Gbagbo a déjà été rejetée plusieurs fois.