Les lignes semblent bouger de plus en plus en faveur de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Au cours de l’audience de ce jeudi, le procureur Eric Mc Donald dit n’être pas opposé à la libération de l’ancien président ivoirien.
Les conditions d’Eric Mc Donald pour libérer Laurent Gbagbo
C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de résonner à la Cour pénale internationale (CPI), ce jeudi, lors de l’audience sur la libération provisoire ou conditionnelle de l’ancien président Laurent Gbagbo et du ministre de la Jeunesse de son dernier gouvernement, Charles Blé Goudé. Ces deux personnalités ivoiriennes sont poursuivies par la Procureure Fatou Bensouda et l’ensemble du parquet de la Cour pour avoir mis en place « un plan commun pour se maintenir au pouvoir par tout moyen ».
Telle est la position qu’a maintenue le bureau du procureur pour soutenir une détention prolongée des accusés dans la prison de Scheveningen à La Haye. Cependant, l’adjoint de Mme Bensouda, Eric Mc Donald, a fait, ce jour, une déclaration on ne peut plus fracassante devant le juge Cuno Tarfusser et ses deux assesseurs.
« On peut libérer Gbagbo », a affirmé Mc Donald, avant toutefois de poser quelques restrictions à cette libération, fut-elle provisoire : « Mais qu’on lui interdise de prendre la parole publiquement, lors des meetings et rassemblement, qu’il ne fasse pas de déclaration publique, des interventions dans la presse et qu’il soit suivi par un GPRS. »
Pour justifier sa position, le procureur a pointé la « popularité » du détenu et son soutien par un « réseau mafieux » qui pourraient favoriser sa fuite.
Tous ces arguments ont cependant été battus en brèche par Me Emmanuel Altit, l’avocat principal de Laurent Gbagbo qui soutient que son client doit être mis en liberté, tout d’abord pour ce long temps passé en détention (7 ans), son état de santé, et surtout l’inexistence du réseau allégué par le procureur.
La décision des juges sur la liberté provisoire ou conditionnelle de Gbagbo et Blé Goudé est donc attendue, en attendant de se prononcer sur la requête aux fins d’acquittement déposée par les deux équipes de défense.