Laurent Gbagbo n’entend pas quitter la scène politique de sitôt. Dans son livre qui parait ce jour, l’opposant historique à Félix Houphouët-Boigny indique qu’il sera toujours concerné par le destin de son pays et de son continent.
Laurent Gbagbo, son avenir politique en cas d’acquittement
Laurent Gbagbo est en attente du verdict de sa requête aux fins d’acquittement déposée par ses avocats et ceux de son bras droit Charles Blé Goudé. En attendant ce tournant décisif de son procès, l’ancien président ivoirien reste très optimiste quant à son retour en Côte d’Ivoire après plus de 7 années passées dans la prison de Scheveningen à La Haye.
C’est animé de cet espoir que le plus célèbre prisonnier de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré dans son livre-interview co-écrit avec le journaliste François Mattei : « J’ai réservé une maison pour m’accueillir. J’ai déjà fait acheter des matelas pour remplacer ceux que l’on m’a volés dans ma petite maison du village (Mama dans la région de Gagnoa, Ndlr). »
Mais au-delà de ce retour annoncé, Laurent Gbagbo est loin de faire ses adieux à la sphère politique, où il semble toujours avoir de la côte, en dépit de son éloignement du pays. Cependant, pour ce retour en politique, le fondateur du front populaire ivoirien (FPI) entend se mettre au-dessus de la mêlée.
« A la fin de votre procès, avez-vous le projet de redevenir président en 2020 ? », a interrogé le journaliste. Laurent Gbagbo s’est voulu formel : « Il n’est pas indispensable d’être président pour faire de la politique et se rendre utile. » Puis, il ajoute : « La Côte d’Ivoire, l’Afrique, c’est ma vie, et je serai toujours concerné par leur destin. »
Par ailleurs, à la question de savoir s’il était empêché de rentrer en Côte d’Ivoire et qu’on lui proposait l’exil, Monsieur Gbagbo a rétorqué par une autre interrogation : « Pour m’empêcher de rentrer chez moi, sont-ils prêts à l’illégalité ? »
Cette phrase en dit long sur l’esprit combattif du Woody de Mama, comme l’appellent ses partisans. Aussi, l’homme politique qui a récemment pris les rênes de son parti, le FPI, après le décès de son compagnon Abou Drahamane Sangaré, reste un personnage de premier plan en Côte d’Ivoire.