Le général Gilbert Diendéré, principal accusé au procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, a assuré mardi avoir bénéficié d’ »un accompagnement de la hiérarchie militaire » lorsqu’il a pris le pouvoir.
Diendéré reconnait avoir reçu l’aide de sa hiérarchie lors du putsch manqué au Burkina
« Honnêtement j’aurais fait marche-arrière si la hiérarchie militaire me disait non », a affirmé l’ancien chef d’état-major de Blaise Compaoré, ajoutant avoir bénéficié d’un « accompagnement » de cette hiérarchie, à travers des « actes plus que matériels ».
Il a évoqué la mise à sa disposition de « l’escadron d’escorte et d’honneur », de même qu’un « hélicoptère » accordé à sa demande par « le chef d’etat-major général de l’armée », estimant qu’ »il n’y a pas meilleur accompagnement que cela », pour un homme qui n’avait « pas de troupes » sous ses ordres.
Les responsables militaires « ne se sont pas opposés » à sa prise de pouvoir, a-t-il poursuivi, expliquant que ces derniers auraient pu « dire non et prendre des disposition pour agir » dans ce sens, par des opérations de « dissusasion ».
« Ce n’est que lorsque j’ai voulu remettre le pouvoir (au président de la transition Michel Kafando) que la hiérarchie a voulu prendre le devant des choses », a-t-il analysé, relevant que « c’est à partir du 21 septembre 2015 », soit cinq jours après le coup de force, que les chefs militaires « ont changé de camp ».
Le général Gilbert Diendéré a été proclamé président du Conseil national de la démocratie (CND) qui avait pris le pouvoir, après que des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP, ex-unité d’élite) ont fait irruption la veille en plein conseil des ministres et pris en otage M. Kafando et son gouvernement.
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué de septembre 2015.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 13 morts et une quarantaine de blessés.