L’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé, a « interdit » vendredi à ses ressortissants de tout déplacement non-essentiel, dans les régions anglophones camerounaises, en proie à une crise sécuritaire depuis plus d’un an, en raison de la recrudescence des violences, dans une note publiée sur son site internet.
Régions anglophon,es, les Etats-Unis donnent des instructions à ses ressortisants
« Tous les déplacements, sauf ceux qui sont essentiels à la mission du personnel de l’ambassade américaine dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest sont interdits », indique l’alerte, soulignant que « le niveau de violence (dans ces zones) continue d’augmenter. »
Depuis fin 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique. Débutée par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », elle s’est muée en conflit armé.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés sont devenus quasi-quotidiens.
« Ces dernières semaines, des citoyens américains ont été victimes de crimes violents dans les deux régions. », a rappelé la représentation diplomatique, après le décès d’un pasteur le 30 octobre, à Bamenda (Nord-ouest).
Atteint par des balles au cours d’une attaque contre son véhicule à Bambui, une petite localité située à 14 km de Bamenda, le missionnaire avait succombé à ses blessures.
Les autorités camerounaises ont attribué son décès aux groupes indépendantistes armés qui sont en conflit avec les forces de défense et de sécurité dans cette partie du pays.
« Au cours de l’autopsie, les plombs extraits de la dépouille ont confirmé que les tirs (à l’origine du décès du missionnaire américain) provenaient bel et bien d’une arme du type calibre 12 utilisée, par les terroristes sécessionnistes opérant dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest », a indiqué le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma.
Selon l’ambassade dont la « capacité à fournir des services d’urgence aux citoyens américains dans ces régions est extrêmement limitée, de nombreux centres médicaux seraient fermés, inaccessibles ou gravement sous-équipés, en raison de la violence. »
Le conflit a occasionné la mort de plus de 160 forces de sécurité, près de 400 civils et contraint plus de 200.000 personnes à fuir de chez elles, selon Amnesty,