Le porte-parole du gouvernement Sidi Touré a affirmé jeudi que le licenciement de 123 salariés du journal d’Etat Fraternité Matin pour « motif économique », répond à « des critères objectifs », expliquant que le gouvernement est « obligé de passer par là » pour la viabilité de l’entreprise, après un Conseil des ministres.
Plusieurs agents et journalistes licenciés à Fraternité Matin
Mardi, Fraternité Matin a annoncé le licenciement pour « motif économique » de 123 agents dont 11 journalistes. Ces salariés s’ajoutent à « 32 départs volontaires », soit 155 départs au total représentant près de la moitié de ses effectifs.
Pour M. Sidi, ministre de la Communication, « une telle décision est prise sur des critères justifiés et objectifs ».
« Nous sommes obligés de passer par là si nous voulons une société viable qui puisse résister après ces différentes mesures », a-t-il dit.
Le ministre de la Communication a assuré que le gouvernement « veillera à ce que » les concernés soient accompagnés de « manière digne ».
En novembre 2017, le gouvernement avait adopté un “plan de redressement” de Fraternité Matin comportant un volet social d’un coût de 1,4 milliard FCFA.
Le Journal d’Etat, confronté depuis plus d’une dizaine d’années à des difficultés financières a enregistré « des pertes cumulées de 2,3 milliards FCFA sur la période 2012-2017, portant ainsi les déficits cumulés de l’entreprise à 10 milliards FCFA à fin 2016 ».
Fraternité Matin est arrivé en tête des journaux les plus vendus en Côte d’Ivoire au premier trimestre 2018 avec un chiffre d’affaires de 116 millions FCFA contre 150 millions FCFA la même période en 2016, soit une perte de 34 millions FCFA en un an, selon les statistiques de l’Autorité nationale de la presse (ANP, organe de régulation).