Charles Blé Goudé ne parlera pas à la barre de la CPI, du moins pas ce jeudi 22 novembre. Ainsi en a décidé la majorité des juges de la Cour, malgré une opinion dissidente du juge-président.
Blé Goudé ne s’adressera pas à la Cour malgré le soutien de Cuno tarfusser
Le Bras de fer entre Charles Blé Goudé et Fatou Bensouda a tourné en faveur de la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI). L’ancien leader de la galaxie patriotique avait en effet souhaité prendre la parole, à la suite de la plaidoirie de ses avocats, pour dire sa part de vérité sur ce dont il est accusé. Mais la procureure gambienne avait fait une objection « véhémente » pour s’opposer à cette intervention.
Pour Mme Bensouda, « un accusé ne peut maintenant pas ajouter au dossier de la cour, ni modifier autrement le fondement de la preuve, en faisant une déclaration non assermentée dans le contexte d’un non-lieu pour répondre ».
Poursuivant, l’ancienne ministre de la Justice de l’ex-président gambien Yahya Jammeh avait estimé que le ministre de la Jeunesse du dernier gouvernement de Laurent Gbagbo aura la possibilité de « présenter une défense et de faire une déclaration non assermentée, voire de témoigner s’il le souhaite » au cas où son procès se poursuit.
Dans une déclaration orale lue par le juge-président Cuno Tarfusser, la Cour a donné raison à la procureure à la majorité des juges de cette Chambre. Cependant, le magistrat italien a eu une opinion dissidente, car selon lui, « le procureur devait se féliciter de la manière dont l’accusé voulait présenter sa propre défense ». Le juge Cuno Tarfusser estime par conséquent que « Ble Goudé a été privé de l’un de ses droits de s’adresser à la justice ». Ce qui correspond à « une violation des droits de l’accusé », ajoute-il.
Quoi qu’il en soit, les juges de la CPI se donnent un délai raisonnable pour statuer sur la requête d’acquittement présentée par les équipes de défense de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.