L’Union africaine a décidé de s’intéresser de près à la situation qui prévaut ces derniers temps au Gabon. Pour ce faire, la plus grande organisation africaine a annoncé l’envoi d’une mission pour s’en quérir de la situation exacte du pays.
L’Union africaine au chevet du Gabon
Plongé dans un coma profond depuis le 24 octobre dernier, à Riyad, Ali Bongo Ondimba est en train de se rétablir progressivement. C’est du moins ce qu’a annoncé le gouvernement gabonais pour rassurer la population sur l’état de santé du président de la République. Cependant, l’opposition, avec Jean Ping en tête, ne cesse d’appeler la Cour constitutionnelle à constater la vacance de la présidence, et à tirer les conséquences qui en découlent.
Mais Mme Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de cette haute institution judiciaire, sur saisine du Premier ministre, avait ajouté un alinéa à l’Article 13 de la Constitution. Cette nouvelle disposition constitutionnelle stipule : « En cas d’indisponibilité temporaire du président (…) certaines fonctions (…) peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre, sur autorisation spéciale de la Cour constitutionnelle. »
Voilà donc qui résout un tant soit peu la question de la vacance du pouvoir au Gabon. Mais eu égard aux tensions politiques en gestation, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA), a envoyé une mission d’information et d’écoute à Libreville pour prendre la pleine mesure de la situation qui prévaut au Gabon pour, au besoin, anticiper sur toute forme de déstabilisation.
Dans un communiqué produit en marge de la récente réunion de l’Union africaine à Addis Abeba, le diplomate tchadien s’est dit « préoccupé par certains développements en rapport avec la situation sanitaire du chef de l’État gabonais ».
Foncièrement attaché à la légalité constitutionnelle, les responsables de l’UA entendent veiller à ce qu’aucun Gabonais, quel que soit sa position ou ses relations avec la communauté internationale, ne vienne fouler aux pieds les lois gabonaises pour prendre possession du palais du bord de mer.