Hamed Bakayoko, yako à lui, vient de perdre son géniteur El Hadj Anliou Bakayoko. Des hommages pleuvent de partout le monde pour saluer la mémoire de cet homme qui est forcement un grand Monsieur. Ne dit-on pas que « les chiens ne font pas des chats » ? Le père d’un grand monsieur est forcement grand lui aussi jusqu’à preuve du contraire. Mais une note noire est venue salir le tableau des obsèques de El Hadj Anliou Bakayoko. Son fils Hamed Bakayoko a confondu bien public et personnel en utilisant un avion militaire pour son transport à sa dernière demeure.
Hamed Bakayoko confond un cargo militaire et Corbillard ?
Pour accompagner son père à sa dernière demeure, Hamed Bakayoko a utilisé le tout nouveau cargo militaire de l’armée de l’air ivoirienne pour le transport de sa dépouille. Même si la Côte d’Ivoire et plusieurs personnalités africaines compatissent à cette douleur de la perte d’un être cher du ministre d’État, ministre de la Défense, utiliser cet avion de l’armée ivoirienne comme corbillard fait tache dans cette cérémonie funéraire.
Quand bien même la décision d’utiliser cet engin viendrait, on n’en sait rien, du Président Alassane Ouattara lui-même ou de son Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko et ses frères qui ne sont pas les plus pauvres des Ivoiriens auraient dû décliner l’offre pour éviter de troubler la mémoire de leur père avec les polémiques inutiles, des chuchotements médisants, qui s’en suivraient à un moment aussi solennel.
Le bien public reste le bien public et n’a pas vocation à être utilisé pour un intérêt personnel. Cela reviendrait à donner carte blanche à un coupable de détournement de dénier public pour régler des notes funéraires d’un de ses proches. Cette façon de faire est surtout un mauvais message envoyé aux fonctionnaires ivoiriens qui pourraient aussi utiliser les moyens de l’État à des fins personnels.
Qui était El Hadj Anliou Bakayoko ?
Comme un nez au milieu d’un visage, on voit déjà certains justifier ce comportement par la présence de plusieurs grandes personnalités aux côtés du ministre lors de l’accompagnement de son géniteur à sa dernière demeure. C’est donc encore l’aspect sécuritaire de ces personnalités qui sera à n’en point douter mis en avant pour justifier l’injustifiable.
El Hadj Anliou Bakayoko, il faut le noter, n’était qu’un ingénieur des techniques des télécommunications à la retraite. Il n’est donc pas un homme d’État. En l’état, rien, même pas la fonction de ministre d’État de son fils, ne justifie l’honneur militaire qui lui est rendu avec le port de son cercueil par des hommes en tenues. Même Jean Konan Banny, un des plus grands ministres de la Défense de la Côte d’Ivoire dans les années 1960, n’a pas eu droit à un cargo militaire pour le transport de sa dépouille à sa dernière demeure.
Aucune autorité n’est au-dessus des citoyens lambdas. L’État rémunère déjà assez bien ses hauts fonctionnaires pour qu’ils n’aient pas en plus à utiliser ses moyens pour leur intérêt personnel. Il y a partout en Afrique des compagnies privées auprès desquelles l’on peut affréter des avions ou des jets privés pour répondre à un certain type de besoin.
Hamed Bakayoko et ses frères auraient dû, avec tout l’argent qu’ils ont déjà, et comme on ne compte pas quand on aime, faire appel à ce type de prestation pour accompagner dignement, sans la moindre polémique, leur géniteur à sa dernière demeure. Le « Vieux » n’aurait été que plus tranquille.